LA VIE DU MESSIE

PRÉFACE

"Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour les hommes, ses bien-aimés." (Luc 2:14) "Mets-toi débout et deviens lumière, car elle arrive, ta lumière: la gloire du SEIGNEUR sur toi s'est levée. Voice qu'un effet les ténèbres couvrent la terre et un brouillard, les cités, mais sur toi le SEIGNEUR va se lever et sa gloire, sur toi, est en vue." (Esaïe 60:1-2)

INTRODUCTION

NOUS AVONS BESOIN DU CHRIST

A mesure que les années passent, l'injustice et la misère de l'homme augmentent, car il s'est laissé entrainer toujours plus loin de la perfection. La philosophie humaine n'a pas réussi à aider l'homme à atteindre la perfection ou à améliorer sa condition. Socrate, le grand philosophe grec, a dit à son disciple Alcibiade: "Je ne peux pas te montrer comment obtenir le meilleur, car je ne le sais pas. Je suis cependant convaincu que le Créateur est bon. Dans sa bonté, il enverra un maître au moment voulu pour enseigner à l'humanité comment obtenir le meilleur."

L'expérience a enseigné à ce philosophe que l'homme corrompu, par nature, ne peut pas transformer ce qui est mauvais. Un poète arabe a dit:

Est-ce qu'une transformation peut être obtenue à partir de quelque chose de corrompu? Car on ne trouve pas de miel dans une pomme acide!

Les chefs d'états ont fixé des règles pour améliorer la condition de l'homme. C'est ce qu'ont fait les Hammurabi, les philosophes grecs, les sages d'Egypte, les faiseurs de loi romains, les mages perses, les Brahmanes en Inde et tant d'autres. Toute leur sagesse n'a pourtant pas réussi à faire le nécessaire. La Loi de Moïse était divine, mais elle ne pouvait pas transformer complètement l'homme. En fait, son but était uniquement de faire connaître à l'homme son erreur et de l'encourager à rechercher la perfection. Elle devait l'amener à mieux se conduire. L'homme n'avait pas d'autre moyen pour atteindre la perfection excepté ceux fixés par Dieu: le Maître Céleste, le Fils de Son amour, Jésus-Christ, qui a apporté ce qu'aucun sage humain ne pouvait apporter. Il n'a pas seulement amené une loi parfaite et majestueuse, mais était Lui-même pur en pensée, en parole et en action. Il a accompli tout ce qu'Il espérait que les autres fassent. Tout autre réformateur n'a pas réussi à acquérir cette constance dans les paroles et les actes.

Nous n'avons pas besoin, par conséquent, de quelqu'un qui nous montre le chemin de la perfection mais de quelqu'un qui nous dirige et marche avec nous, qui nous montre l'exemple et le chemin. Aucun être parfait et saint à part Jésus, le Fils de Marie, n'a vécu dans ce monde.

Quelle grande différence entre enseigner par la parole et enseigner par l'exemple! La parole est théorique, l'exemple est pratique. Comme Jésus a enseigné à la fois par la parole et l'exemple, Il était le point culminant de la vertu dans ce monde corrompu, donnant aux hommes Sa bonté, Sa joie tout en étant un modèle de perfection. L'important est de découvrir ce que Christ a fait pour nous, et ce qu'Il a enseigné. Il est donc primordial d'étudier Sa vie plus amplement afin de découvrir le chemin d'un changement personnel et de trouver la joie que nous cherchons. Presque tout est enclin à l'exagération, mais nous ne pouvons jamais trop accentuer les gloires de Jésus-Christ. Nos mots les plus éloquents sont pauvres pour décrire les qualités de Sa vie parfaite et noble. La plus grande récompense qu'un homme puisse espérer est d'être un instrument pour conduire d'autres à Christ, le Berger, l'Evêque des âmes et le Messager de l'amour céleste. Lui seul nous permet d'atteindre la vraie perfection, d'expérimenter un salut libérateur et de jouir avec Lui d'une vie sainte, éternelle dans la gloire céleste. Un poète a décrit notre Seigneur Jésus-Christ ainsi:

Lève-toi, ô chanteur,

Chante le nom de notre cher Rédempteur.

Magnifie, par une mélodie douce

Cette personne merveilleuse;

Lui, de caractère noble

Est majesté exaltée;

Créateur de toutes choses,

Il chérit la vie de tous.

Eternel, vivant à jamais,

Devant les montagnes Il s'est tenu.

Saint et pur, vêtu de majesté,

Merveilleux Soleil de Justice,

Etoile brillante du Matin;

Lui seul est la vraie perfection,

Personne ne peut L'égaler, non personne.p>

Christ a cité une prophétie d'Esaïe qui annonçait Sa venue sept cents ans avant Sa naissance:

"L'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a conféré l'onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer les opprimés en liberté, proclamer une année d'accueil par le Seigneur" (Luc 4:18-19).

Le Nouveau Testament parle de Christ ainsi:

"Les regards fixés sur celui qui est l'initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement, Jésus, lui qui, renonçant à la joie qui lui revenait, endura la croix au mépris de la honte et s'est assis à la droite du trône de Dieu. Oui, pensez à celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle opposition contre lui, afin de ne pas vous laisser accabler par le découragement. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre combat contre le péché" (Hébreux 12:2-4).

"Or, c'est à cela que vous avez été appelés, car le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces" (1 Pierre 2:21).

Par conséquent, nous affirmons avoir besoin de Christ pour au moins cinq raisons:

  1. Christ est la Parole de Dieu faite chair, le seul être engendré à l'image du Père céleste. Dans l'Evangile, le mot amour le décrit clairement. En Christ, Dieu a montré un amour divin, infini, sans distinction de foi, pas seulement à ceux qui L'aimaient, mais aussi à Ses ennemis. Les hommes ont hérité de Lui le principe d'amour pour tous - même pour leurs propres ennemis. Christ a inclus ce principe dans Ses enseignements, l'a confirmé par Sa conduite et a annoncé que l'amour est l'accomplissement de la Loi.

  2. Christ est l'oint de Dieu depuis l'éternité. Dieu l'a envoyé au bon moment pour annoncer Son amour illimité et indescriptible et pour mourir sur la Croix pour les péchés de l'humanité.

  3. Christ est le Sauveur qui a pris notre nature humaine volontairement, pour pouvoir s'identifier aux autres et achever l'oeuvre de Rédemption.

  4. Christ est un éminent chef religieux connu pour Son amour. Le succès de Son message dans le monde d'aujourd'hui est dû à Son amour d'abnégation et à Sa présence réelle et constante auprès de Son peuple.

  5. Christ est le centre de l'Evangile, la plus grande bonne nouvelle jamais entendue. C'est le message de l'intérêt de Dieu pour la race humaine dans ce temps et pour l'éternité.

"Certains credos religieux soulignent l'omnipotence du dieu qu'ils adorent. Certains font ressortir sa sainteté, d'autres sa sagesse ou sa miséricorde. Le Christianisme, tout en reconnaissant ces attributs, met l'accent sur le message de Jésus-Christ: L'amour paternel de Dieu cherche à ramener tous les hommes à Lui, même les pires pécheurs, et à les sauver de l'enfer" (Jean 3:16).

Personne n'a le droit de se dire Chrétien s'il ne vit pas selon le principe d'amour pour TOUS. Un vrai Chrétien cherche à servir, se sacrifie pour les autres et recherche le bien-être de ses voisins.

PERSONNALITE DU CHRIST

Plus les affirmations d'une personne sont fortes, plus il lui sera difficile de prouver leur véracité, et les autres vérifieront d'autant plus facilement si elles sont fausses. Une personne sage évite donc de fausses affirmations par crainte de se tromper et d'être ainsi exposée au mépris.

Le Christianisme affirme les choses les plus incroyables au sujet de son chef, Jésus. Si ces affirmations sont exactes, c'est donc la religion suprême, et son chef est le prince des chefs. Pour pouvoir prouver les affirmations du Christianisme, il faut d'abord approfondir la vie du Christ. Lui-même a dit: "C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur un buisson d'épines, ou des figues sur des chardons?" (Matthieu 7:16). On peut rendre un verdict quant à la vraie grandeur du Christ en se basant sur Ses paroles et Ses actions plutôt que sur les descriptions de Ses amis ou les critiques de Ses adversaires.

Quand Christ était un pauvre rabbin de Galilée, Ses ennemis, les chefs religieux juifs L'ont arrêté, emmené chez Pilate, le cruel gouverneur romain, et ont demandé qu'Il soit crucifié. Après L'avoir interrogé, Pilate a proclamé l'innocence de Christ et a dit aux accusateurs: "Je ne trouve rien qui mérite condamnation en cet homme" (Luc 23:4). Ils ont tant insisté que le gouverneur a répété le jugement et ce fut son verdict:

Pilate alors convoqua les grands prêtres, les chefs et le peuple et il leur dit: "Vous m'avez amené cet homme-ci comme détournant le peuple du droit chemin; or, moi qui ai procédé devant vous à l'interrogatoire, je n'ai rien trouvé en cet homme qui mérite condamnation parmi les faits dont vous l'accusez; Hérode non plus, puisqu'il nous l'a renvoyé. Ainsi il n'y a rien qui mérite la mort dans ce qu'il a fait" (Luc 23:13-15).

La femme de Pilate rêve que Jésus est innocent et elle avertit Pilate de ne rien avoir affaire avec ce juste (Matthieu 27:19). Suite à cette intervention, Pilate s'adresse une troisième fois à la foule: "Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort" (Luc 23:22). Enfin, il cède contre sa volonté aux demandes des Juifs et Le leur livre pour qu'Il soit crucifié. Il essaie une dernière fois, cependant, de calmer sa conscience en se lavant les mains publiquement. Il dit: "Je suis innocent de ce sang. C'est votre affaire!" (Matthieu 27:24).

En examinant le cas du Christ, Pilate a réalisé qu'Il était innocent. Cette conclusion est très importante pour connaître la personne que Pilate et sa femme décrivent comme innocente. Le monde civilisé entier les soutient dans ce jugement. Juifs, Musulmans, païens et athées sont unanimes en déclarant que Jésus-Christ était un homme juste et innocent.

Quelle est l'explication logique des contradictions dans les perceptions de la personnalité du Christ? Comment pouvons-nous réconcilier le jugement du monde sur l'honnêteté et la sainteté du Christ avec ce qui suit:

  1. Les affirmations qu'Il a faites sur Lui-même.

  2. Les choses qu'Il a accomplies.

  3. Les choses qui on été dites sur Lui et qu'Il a subies.

Se vanter de qualités si extraordinaires, sans les posséder, est, nous sommes bien d'accord, un mensonge, une folie! Naturellement, nous ne pouvons accuser Christ d'aucune de ces choses.

Plus les disciples et les prophètes deviennent vertueux, plus ils se sentent humbles à cause de leurs erreurs et de leurs imperfections. L'humilité est l'une des plus grandes vertus et il est très important de reconnaître nos propres fautes. La moralité augmente la sensibilité de notre conscience. Par exemple, des indigènes vivent assez bien en brousse dans des conditions que les gens civilisés considèrent comme invivables. Des personnes qui ne sont pas si vertueuses se comportent de façon telle qu'une personne honnête demanderait constamment pardon. Dans la Bible, nous trouvons des confessions émouvantes et des prières de miséricorde prononcées par les plus grands prophètes et apôtres comme Moïse, Daniel, Pierre et Paul. Ceci confirme leur sincérité, car aucun d'eux n'a prétendu être parfait. Mais Christ est différent à cet égard de toutes les autres personnes vertueuses, et cette différence exige une explication convaincante aussi bien qu'une réponse à la question. "Qui est ce Jésus?"

Après avoir accompagné Jésus jour et nuit pendant trois années entières, les disciples ont déclaré que Jésus était parfait. Ils Le connaissaient intimement. Ils n'étaient pas du genre à cacher leurs manquements et leurs erreurs, ou à se taire. Au contraire, en décrivant la vie du Christ, et en confirmant la transcendance de Sa perfection, ils ont mentionné leurs propres fautes et imperfections. Cela prouve concrètement leur sincérité, leur sagesse et leur droiture et c'est une raison suffisante pour considérer leurs témoignages sur Christ avec le plus grand respect.

Le Christianisme a étrangement survécu et s'est épanoui au milieu d'une opposition forte et implacable, dans le passé comme dans le présent. Ses ennemis voulaient l'abaisser, l'affaiblir et le détruire. Depuis qu'Hérode a tenté de tuer l'enfant Jésus à Bethléem, les ennemis du Christianisme -- conduits par les mêmes motifs qu'Hérode -- n'ont pas cessé de combattre l'Eglise chrétienne et ses enseignements.

Les objections contre les enseignements et les croyances du Christianisme ont commencé à l'époque des Apôtres; elles se taisent pour un temps et se raniment ensuite de génération en génération. Certaines de ces critiques étaient si ridicules qu'elles ont rapidement été réfutées. Les objecteurs, y compris les chefs de l'opposition, ont cru avoir détruit les fondements du Christianisme et se sont vantés de sa proche disparition. Ils ont affirmé que la Sainte Bible avait été discréditée et que des personnes avaient rejeté ses enseignements les plus importants. Mais l'enseignement de l'Evangile sur la personne du Christ a surmonté toutes les épreuves et subsiste encore aujourd'hui.

Christ a dit dans Sa prière: "Or la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ" (Jean 17:3). L'Apôtre Paul a dit: "Je considère que tout est perte en regard de ce bien suprême qu'est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui j'ai tout perdu et je considère cela comme ordures afin de gagner Christ" (Philippiens 3:8). L'Apôtre Jean a décrit Christ d'une façon admirable: "Ceux-ci ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom" (Jean 20:31).

Comme ce serait merveilleux si tous les gens venaient à une foi personelle en ce Sauveur unique qui est aussi pleinement humain. Seule la foi au nom du Christ garantit la vie éternelle. L'Apôtre Paul a parlé de ce nom en ces termes:

"C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que le Seigneur, c'est Jésus-Christ à la gloire de Dieu le Père" (Philippiens 2:9-11).

SOURCES DE L'HISTOIRE DU CHRIST

Quatre sources parlent des événements de la vie du Christ. Ce sont les récits de L'Evangile écrits par Matthieu, Marc, Luc et Jean. Le mot Evangile est un mot grec traduit en Arabe par Injil. Il signifie "bonne nouvelle." Au début, cette expression se rapportait aux enseignements sur le Salut en Christ et décrivait Sa vie, ce qui rendait le message de la bonne nouvelle plus concret.

Au commencement, la bonne nouvelle ne désignait pas un livre mais le message lui-même et sa transmission. Avant d'être écrit, l'Evangile s'est répandu oralement dans tout l'Empire Romain par la bouche des apôtres et de leurs disciples. Le Seigneur Jésus-Christ n'a pas écrit un récit de l'Evangile; Il n'a pas non plus demandé aux disciples d'en écrire un. La révélation chrétienne n'est pas principalement celle d'un livre qui est descendu littéralement sur les disciples mais la révélation d'une personne vivante, Jésus-Christ Lui-même. L'Apôtre Paul a dit que Dieu a parlé à nos ancêtres de plusieurs manières par les prophètes mais qu'en ces jours, Il nous parle par Son Fils qui est la Parole de Dieu (Hébreux 1:1-2). L'Apôtre Jean, au début de sa première épître, a dit que les apôtres avaient annoncé au monde ce qu'ils avaient entendu, vu et touché (1 Jean 1:1). Ils ont ainsi évangélisé le monde avec la bonne nouvelle, message d'espérance et de Salut.

Les responsables chrétiens ont ressenti le besoin de mettre par écrit, pour les communautés, l'histoire du Christ comme une référence digne de foi -- qui ne pourrait être ni déformée ni altérée. Il était logique que les apôtres eux-mêmes commencent à rapporter leurs expériences. Ils étaient les témoins oculaires qui avaient reçu et expérimenté le message avant de le transmettre à d'autres. Ainsi, inspirés par le Saint-Esprit, certains hommes ont préservé et documenté les quatre récits de l'Evangile que nous avons maintenant dans la Bible. Il y a un seul Evangile -- la bonne nouvelle que Christ a incarnée, qu'Il nous a apportée et enseignée. Le mot Evangile est toujours au singulier dans la Bible, bien qu'il nous soit transmis par quatre récits, et tous concordent en essence et en contenu. Quatre écrivains documentent donc un seul message: Matthieu, Marc, Luc et Jean. Matthieu et Jean étaient parmi les douze disciples du Christ. Marc était le disciple de Pierre et Luc le disciple de Paul. Marc et Luc ont écrit sous leur surveillance.

Matthieu a adressé son récit à son peuple, les Juifs. Les prophéties de l'Ancien Testament et leur accomplissement en Jésus-Christ l'intéressaient particulièrement. Marc a écrit son histoire à Rome pour les Chrétiens d'arrière-plan romain. Il a souligné la puissance et la grandeur du Christ, ce qui attirait les Romains. Luc a adressé son récit aux Chrétiens d'origine grecque. Il a mis l'accent sur la volonté et le coeur -- ces éléments par lesquels l'homme est rendu parfait et par lesquels l'amour de Dieu est révélé. Son récit de l'Evangile est appelé "l'évangile de Miséricorde," et il l'a écrit après la propagation du Christianisme. Il voulait expliquer certains concepts, soulever des questions et des idées qui s'étaient infiltrées dans les enseignements chrétiens.

La Bonne Nouvelle selon Matthieu

"Livre des origines de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham." (Matthieu 1:1)

Matthieu, un des douze disciples, adresse sa bonne nouvelle aux croyants juifs. Il décrit la vie terrestre du Christ, pas vraiment comme un événement indépendant, mais comme une but et un accomplissement d'une suite d'événements historiques et prophétiques qui ont commencé bien avant. C'est le livre de la naissance de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Matthieu se réfère sans cesse à l'Ancien Testament pour montrer comment se sont accomplies les prophéties en Christ. Christ est celui qui a accompli toute justice. En d'autres termes, Il a accompli la Parole de Dieu révélée dans les écrits de Moïse et des prophètes. Matthieu cite soixante-quinze versets de l'Ancien Testament et montre ainsi que Jésus-Christ est l'accomplissement de toutes les promesses divines faites à Abraham et à ses descendants. Il est venu poser les fondements du Royaume des cieux, contrairement aux attentes des Juifs qui espéraient que le Messie établirait un royaume politique avec pour capitale Jérusalem.

La Bonne Nouvelle selon Marc

"Commencement de l'Evangile de Jésus-Christ Fils de Dieu" (Marc 1:1).

Marc n'est pas l'un des douze. Son nom n'est jamais mentionné dans les quatre récits de l'Evangile. Son nom hébreu est Jean et son nom grec ou romain: Marc. Il apparaît pour la première fois quelques années après l'ascension du Christ. Il est le fils d'une chrétienne nommée Marie (Actes 12:12) qui était la soeur de Barnabas, le Lévite cypriote devenu célèbre par son enseignement. L'Apôtre Pierre parle de Marc en disant "mon fils" (1 Pierre 5.13) montrant ainsi qu'il a accepté la foi grâce à lui. Les écrits des premiers pères chrétiens confirment qu'il était un disciple de Pierre et qu'il a écrit son évangile sous sa direction. C'est pourquoi Pierre n'a pas écrit son propre récit.

Marc commence ainsi: "Commencement de l'Evangile de Jésus-Christ Fils de Dieu." L'histoire du Christ est l'Evangile, une triple "bonne nouvelle" qui est apparente dans le nom de son introduction -- "Jésus-Christ Fils de Dieu." Voici l'explication de ce nom trinitaire:

JESUS: L'ange Gabriel a donné ce nom au Christ. Il signifie "sauveur." Peu avant Sa naissance, l'ange a confirmé ce nom et expliqué son sens: "...et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de JESUS, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés" (Matthieu 1:21). Son Salut est un salut éternel.

CHRIST: Jésus est Christ car Il est le Fils de David, promis depuis Adam. Dieu L'a oint prophète, prêtre et roi. Il a été envoyé dans le monde pour accomplir les prophéties données aux générations successives de patriarches et de prophètes.

FILS DE DIEU: Il est vraiment le Fils de Dieu car Il n'a pas obtenu ce nom royal de l'homme mais par la révélation divine d'un ange qui a proclamé à la Vierge Marie qu'elle donnerait naissance au fils du Très Haut. Le Seigneur Dieu Le ferait roi, comme Son ancêtre David l'avait été (Luc 1:32). A la question de Marie: "Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge?", l'ange répète et clarifie son annonce. Dans toute l'histoire de l'humanité, il n'y a pas eu d'autre nouvelle méritant plus le titre Evangile que celle de la venue du Christ. Il est en fait la Bonne Nouvelle! Pas étonnant que le prophète Esaïe qui a précédé Christ d'environ sept cents ans ait dit de Lui:

"L'Esprit du Seigneur Dieu est sur moi; le SEIGNEUR, en effet, a fait de moi un messie, il m'a envoyé porter un joyeux message aux humiliés, panser ceux qui ont le coeur brisé, proclamer aux captifs l'évasion, aux prisonniers l'éblouissement, proclamer l'année de la faveur du SEIGNEUR" (Esaïe 61:1-2).

L'annonce de Sa naissance faite par l'ange aux bergers près de Bethléem ne nous étonne pas: "Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple" (Luc 2:10). Cette brève introduction de l'Evangile de Marc résume ce que nous devons savoir sur Jésus-Christ.

La Bonne Nouvelle selon Luc

"Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements accomplis parmi nous, d'après ce que nous ont transmis ceux qui furent dès le début témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la parole, il m'a paru bon, à moi aussi, après m'être soigneusement informé de tout à partir des origines, d'en écrire pour toi un récit ordonné, très honorable Théophile, afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus" (Luc 1:1-4).

Comme pour Marc, le nom de Luc n'apparaît pas dans les quatre récits de l'Evangile. Il est fait mention de sa vie dans son deuxième livre, les Actes des Apôtres, montrant qu'il a accompagné l'Apôtre Paul lors de certains voyages. Une des lettres aux églises nous apprend qu'il est un "médecin aimé" (Colossiens 4:14). Il semble bien éduqué car son langage grec est plutôt raffiné. Il introduit son texte par un court message à son ami Théophile, un croyant en Christ. Il lui montre que le but de son récit de l'Evangile est de fortifier la nouvelle foi de son ami et il lui assure qu'il a mis beaucoup de soin à vérifier minutieusement les informations sur le Christ. Il dit: "...afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus." (Luc 1:4).

La Bonne Nouvelle selon Jean

"Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement tourné vers Dieu. Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui. En lui était la vie et la vie était le lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point comprise" (Jean 1:1-4)./p>

Le quatrième évangéliste est l'Apôtre Jean. D'abord un disciple de Jean le Baptiste, il est l'un des deux premiers à suivre Jésus-Christ. Il est dit qu'il était "le disciple que Jésus aimait" (Jean 13:23). Bien qu'il soit pêcheur, il n'est pas pauvre, car son père Zébédée possède des bateaux et emploie des ouvriers. Sa mère, Salomé, accompagne Jésus et Ses disciples, et le soutient financièrement. Christ l'a mis en évidence de plusieurs manières. Il est aux côtés de Jésus lors du dernier repas (Jean 13:23), et avant Sa mort, Jésus lui confie Sa mère, Marie (Jean 19:27). Son récit de l'Evangile déborde d'amour et de bonté.

Jean a écrit vingt ou trente ans après Matthieu, Marc et Luc. L'humilité du Christ est bien implantée dans l'esprit des croyants, et ne risque pas d'être ébranlée. Mais comme le fanatisme est propre à l'être humain, spécialement en religion, plusieurs ont commencé à affirmer que Christ n'est qu'un homme et ont renié Sa divinité. Jean juge donc nécessaire d'approfondir le sujet de la divinité du Christ dans sa narration. Il espère corriger l'erreur infiltrée dans l'Eglise.

Le prologue de l'Evangile de Jean est considéré comme l'un des plus magnifiques. Il influence tout amoureux de religion. Bien que Genèse 1:1 dise que "Dieu commença la création du ciel et de la terre," l'Apôtre Jean décrit un commencement qui remplace celui-ci, car il affirme: "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui" (Jean 1:1-3).

GENEALOGIE DE JESUS-CHRIST

Le lecteur attentif remarque une différence entre Matthieu et Luc en ce qui concerne les généalogies de Christ. Jean ne mentionne pas ce récit car il se réfère à l'origine éternelle de Jésus. Il n'y a pas de réel désaccord entre les généalogies de Matthieu et Luc comme nous allons le voir.

Généalogie de Jésus selon Jean

Jean donne au Christ un nouveau titre: "le Verbe" (autre traduction "la Parole"), titre très approprié car les mots révèlent la pensée d'une personne. Jésus, qui s'est fait chair, a ainsi révélé Dieu qui voit mais demeure invisible. Jésus-Christ a manifesté, dans Son comportement et Ses paroles, les attributs divins comme la puissance, la sagesse, la bonté et la sainteté. Il n'est donc pas étonnant qu'un de Ses titres soit le Verbe ou la Parole.

En Arabe, le terme kalima (en Grec: logos) est grammaticalement au féminin. Pourtant, Jean l'emploie pour Jésus, un mâle. (En utilisant des pronoms et des verbes masculins avec le mot, kalima, l'emploi du mot est changé pour en faire un titre représentant une personne effective, Jésus-Christ.)

Jean termine son prologue en affirmant que personne n'a jamais vu Dieu mais que Son Fils unique, le Verbe, nous Le dévoile car Il demeure dans le sein de Dieu et Le connaît intimement. Pour nous Le faire connaître, Il s'est fait homme et a demeuré parmi nous: "...Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père" (Jean 1:14).

Généalogie de Jésus selon Matthieu

"Livre des origines de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda engendra Pharès et Zara, de Thamar, Pharès engendra Esrôm, Esrôm engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassôn, Naassôn engendra Salmon, Salmon engendra Booz, de Rahab, Booz engendra Jobed, de Ruth, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David, David engendra Salomon, de la femme d'Urie, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joathan, Joathan engendra Achaz, Achaz engendra Ezéchias, Ezéchias engendra Manassé, Manassé engendra Amon, Amon engendra Josias, Josias engendra Jéchonias et ses frères; ce fut alors la déportation à Babylone. Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Eliakim, Eliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akhim, Akhim engendra Elioud, Elioud engendra Eléazar, Eléazar engendra Mathan, Mathan engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, que l'on appelle Christ. Le nombre total des générations est donc: quatorze d'Abraham à David, quatorze de David à la déportation de Babylone, quatorze de la déportation de Babylone au Christ" (Matthieu 1:1-17).

Matthieu, l'auteur de cette généalogie du Christ, est un riche collecteur d'impôts. Il travaille pour le Gouvernement Romain et a de bonnes connaissances dans le domaine financier et commercial. Son nom hébreu est Levi et son nom grec Matthieu. Son père s'appelle Alphaeus.

Il introduit son récit par les mots: "Livre des origines de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères..." Il mentionne ensuite quarante hommes et femmes et termine par un homme appelé Joseph. Ce Joseph a épousé Marie qui a donné naissance à Jésus appelé Christ. Loin d'être ennuyeuse, cette liste nous offre des aperçus importants des origines humaines de cette merveilleuse personne qui s'est faite chair et a vécu parmi nous. Jésus est le seul dont la généalogie remonte au premier homme, Adam. Il est aussi le seul dont la valeur, en plus de Son essence divine, dépend de Sa ligne d'ascendance. Messie, Il est le Fils de David annoncé et attendu.

Généalogie de Jésus selon Luc

"Jésus, à ses débuts, avait environ trente ans. Il était fils, croyait-on, de Joseph, fils de Héli, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Iannaï, fils de Joseph, fils de Mattathias, fils d'Amôs, fils de Naoum, fils de Hesli, fils de Naggaï, fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Semein, fils de Iôsech, fils de Iôda, fils de Iôanan, fils de Résa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, fils de Melchi, fils d'Addi, fils de Kôsam, fils d'Elmadam, fils d'Er, fils de Jésus, fils d'Elièser, fils de Iôrim, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Syméôn, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Iônam, fils d'Eliakim, fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de Natham, fils de David, fils de Jessé, fils de Iôbed, fils de Boos, fils de Sala, fils de Naassôn, fils d'Aminadab, fils d'Admin, fils d'Arni, fils d'Esrôm, fils de Pharès, fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Thara, fils de Nachôr, fils de Sérouch, fils de Ragau, fils de Phalek, fils d'Eber, fils de Sala, fils de Kaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech, fils de Mathousala, fils de Hénoch, fils de Iaret, fils de Maléléel, fils de Kaïnam, fils d'Enôs, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu" (Luc 3:23-38).

La généalogie de Luc semble différente de celle de Matthieu. Toutefois, elles mentionnent toutes deux comme dernier maillon Joseph, l'époux de Marie, la mère de Jésus. Elles citent aussi les générations d'Abraham à David et les noms de Salathiel et de Zorobabel de l'exil babylonien. Elles diffèrent cependant au point d'intriguer les critiques. Par exemple, Matthieu cite les descendants de Jésus et remonte à Abraham tandis que Luc remonte à Adam. Matthieu reprend son récit à partir de Salomon, fils de David et Luc à partir de Nathan, un autre fils de David. Matthieu mentionne que Joseph (le futur époux de Marie) est le fils de Jacob alors que Luc le dit fils d'Héli, père de Marie (les Juifs avaient l'habitude de tracer la lignée des descendants à travers le père de la femme, comme dans le cas de Barzillaï dans Esdras 2:61 et dans Néhémie 7.63). L'enchaînement de David à Joseph, dans Matthieu, est bien plus court que dans Luc; certaines personnes sont de toute évidence omises parce que les mots "fils de" et "père de" sont utilisés dans un sens large, comme par exemple Jésus est le Fils de David, ou le Fils d'Abraham. Matthieu mentionne seulement quatre générations entre Rahab et David couvrant la période des Juges, une période de 450 ans. De plus, la généalogie de Luc concerne Marie, alors que l'autre concerne Joseph; toutes deux sont cependant nécessaires.

Ces deux récits de l'Evangile nous aident à comprendre l'origine divine du Christ. Matthieu n'écrit pas que Joseph engendre Jésus, mais: "Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, que l'on appelle Christ." Luc commence son récit de la généalogie du Christ en disant qu'Il était, croyait-on, de Joseph.

Or, si ces deux généalogies étaient sujettes à une attaque ou à une objection, les chefs juifs n'auraient pas manqué de le faire parce que les généalogies remontent à David, faisant de Jésus-Christ le Messie annoncé. Le silence des Juifs prouvent la véracité des généalogies.

Enseignements tirés de la Généalogie

La mention de Ruth, la Moabite, nous montre que le pauvre et l'étranger ont une place dans la généalogie royale et messianique. Les noms de Rahab, une ancienne prostituée, de Tamar et Bathsheba montrent que les pécheurs repentis ont aussi une place dans cette liste honorable, sans tenir compte de leur passé. Christ prend soin des faibles et pardonne ceux qui sont loin de la droiture. "Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades" (Matthieu 9:12); "...le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu." (Luc 19:10).

Tout l'Evangile tourne autour de ces paroles inspirées de l'Apôtre Jean: "Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous." Comme l'unique source de l'histoire du Christ est l'Evangile et comme les quatre récits reconnaissent Sa divinité, il est juste d'expliquer les événements de Sa vie à la lumière de Sa nature divine.

GABRIEL ANNONCE LA BONNE NOUVELLE A ZACHARIE

"Il y avait au temps d'Hérode, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, de la classe d'Abia; sa femme appartenait à la descendance d'Aaron et s'appelait Elisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu et ils suivaient tous les commandements et observances du Seigneur d'une manière irréprochable. Mais ils n'avaient pas d'enfant parce qu'Elisabeth était stérile et ils étaient tous deux avancés en âge. Vint pour Zacharie le temps d'officier devant Dieu selon le tour de sa classe; suivant la coutume du sacerdoce, il fut désigné par le sort pour offrir l'encens à l'intérieur du sanctuaire du Seigneur. Toute la multitude du peuple était en prière au-dehors à l'heure de l'offrande de l'encens. Alors lui apparut un ange du Seigneur, debout à droite de l'autel de l'encens. A sa vue, Zacharie fut troublé et la crainte s'abattit sur lui. Mais l'ange lui dit: "Sois sans crainte, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Elisabeth t'enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean. Tu en auras joie et allégresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur; il ne boira ni vin ni boisson fermentée et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère. Il ramènera beaucoup de fils d'Israël au Seigneur leur Dieu; et il marchera par devant sous le regard de Dieu, avec l'Esprit et la puissance d'Elie, pour ramener le coeur des pères vers leurs enfants et conduire les rebelles à penser comme les justes, afin de former pour le Seigneur un peuple préparé." Zacharie dit à l'ange: "A quoi le saurai-je? Car je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge." L'ange lui répondit: "Je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu. J'ai été envoyé pour te parler et pour t'annoncer cette bonne nouvelle. Et bien, tu vas être réduit au silence et tu ne pourras plus parler jusqu'au jour où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles qui s'accompliront en leur temps." Le peuple attendait Zacharie et s'étonnait qu'il s'attardât dans le sanctuaire. Quand il sortit, il ne pouvait leur parler et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire; il leur faisait des signes et demeurait muet. Quand prit fin son temps de service, il repartit chez lui. Après quoi, Elisabeth, sa femme, devint enceinte; cinq mois durant elle s'en cacha; elle se disait: "Voilà ce qu'a fait pour moi le Seigneur au temps où il a jeté les yeux sur moi pour mettre fin à ce qui faisait ma honte devant les hommes" (Luc 1:5-25).

L'apparition des étoiles est soudaine, contrairement au soleil qu'annoncent les signes de l'aube. Comme les étoiles, les grands prophètes sont arrivés par surprise, sans prédiction ni signe. Les naissances d'Abraham, Moïse, David ou Elisée (à l'exception de Jean le Baptiste) n'ont pas été précédées par des prophéties. Cependant, la venue du Christ -- à qui appartiennent de nombreux titres y compris "Soleil de Justice" -- n'est en aucun cas une surprise. Les nombreuses prophéties, comme une aube merveilleuse, ont annoncé Son arrivée. Juste avant Sa naissance, les ténèbres morales et spirituelles atteignent l'heure la plus sombre. Cette lumière céleste naît au moment où le monde en a le plus besoin et au moment où les hommes justes l'attendent.

Les prophéties introduisant le Christ méritent une étude attentive; le manque de place dans ce livre ne nous permet pas cependant de les mentionner toutes. Nous nous contenterons de celles qui se rapportent à Sa proche venue. Les Ecritures n'avaient pas mentionné de visites d'anges depuis plus de cinq cents ans. A l'approche de l'Incarnation, les apparitions des anges sont devenues plus fréquentes et plus glorieuses qu'à tout autre moment de l'histoire. Elles annoncent l'arrivée imminente du Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs, qui prend la forme humaine dans Son royaume terrestre. La Bible dit de cet événement: "Par contre, lorsqu'il introduit le premier-né dans le monde, il dit: 'Et que se prosternent devant lui tous les anges de Dieu'" (Hébreux 1:6). Le prophète Daniel parle de Lui en ces termes:

"Et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté: les gens de tous peuples, nations et langues le servaient. Sa souveraineté est une souveraineté éternelle qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera jamais détruite" (Daniel 7:14).

Il est normal que ce roi soit précédé par des messagers de Son trône céleste. Ce message a rempli les cieux et fait trembler les armées célestes avant de résonner, sur terre, aux oreilles des enfants d'Adam.

C'est au tour de Zacharie de brûler l'encens sur l'autel en or dans le Temple de Jérusalem. Zacharie va derrière le rideau pour accomplir sa tâche. Il se tient debout devant l'autel et prie pendant que l'encens monte au ciel. Soudain, il voit l'archange Gabriel se tenir à la droite de l'autel. Il est troublé et a peur car, bien qu'il soit juste et pieux, il se sait pécheur. Celui qui possède une conscience sensible craint la présence de la sainteté car elle le convainc de la plus petite faute ou erreur et il sent qu'il ne pourra pas atteindre la perfection. Zacharie recule à l'approche de l'ange car il craint que celui-ci lui affirme les droits de Dieu sur sa vie ou le punisse pour ses péchés.

Cinq cents ans plut tôt, un ange est apparu pour la dernière fois. Il s'agissait d'une vision révélée à Daniel qui a décrit Gabriel en ces termes: "Son corps était comme de la chrysolithe, son visage, comme l'aspect de l'éclair, ses yeux, comme des torches de feu, ses bras et ses jambes, comme l'éclat du bronze poli, et le bruit de ses paroles comme le bruit d'une foule" (Daniel 10:6).

Dieu envoie maintenant l'ange auprès de Zacharie, montrant clairement l'intérêt du ciel pour la venue du Christ sur terre. A sa vue, Zacharie est effrayé, mais l'ange le rassure: "Sois sans crainte!" Il lui dit ensuite que ses prières et celles de sa femme ont été entendues. Dieu leur donnera un enfant malgré l'impossibilité humaine due à leur âge.

Gabriel donne un nom à l'enfant qui va naître. Il parle à Zacharie de l'avenir de son fils -- il sera une joie pour eux et pour beaucoup d'autres. Il sera grand devant les hommes et devant Dieu, étant rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère. Il servira le Seigneur, menant une vie pure, et réussira à ramener beaucoup de personnes au Seigneur leur Dieu.

Il promet à Zacharie une chose encore plus grande: leur fils marchera devant le Christ promis, accomplissant ainsi la prophétie de Malachie 3:22-24. Chaque Juif croyait en effet qu'Elie précéderait le Seigneur pour préparer le peuple à Sa venue. Dans le passé, un ange a prédit plus d'une fois la naissance d'un enfant. Mais il annonce pour la première fois qu'un enfant proclamera la venue de quelqu'un de beaucoup plus grand que lui-même; signe de la supériorité de Christ sur tous les hommes.

Bien que Zacharie connaisse le miracle d'Abraham et Sarah, il ne croit pas l'ange. Il ne croit pas que sa femme stérile puisse devenir enceinte de lui, un homme âgé. Dieu le rend donc muet pendant neuf mois, jusqu'à ce qu'il voie de ses yeux et entende de ses oreilles la réalité des paroles de Gabriel.

A cause de la visite inattendue de Gabriel, Zacharie tarde à retourner auprès des adorateurs qui attendent sa bénédiction avant de repartir. Ceux-ci se posent des questions quant à son retard derrière le voile du Temple. Leur étonnement grandit lorsqu'il arrive vers eux, incapable de parler. Il ne peut pas les bénir mais essaie de parler avec des signes. Ils comprennent qu'il a eu une vision.

Zacharie est fidèle dans son ministère. Il ne s'excuse pas et ne part pas à cause de ce qui lui est arrivé ou parce qu'il veut partager cette bonne nouvelle avec sa femme. Il reste jusqu'à la fin de son service et retourne ensuite chez lui.

On peut s'imaginer l'inquiétude d'Elisabeth en voyant son mari rentrer muet! Elle est encore plus étonnée en lisant son expérience avec l'ange Gabriel. Il l'a certainement mise en garde contre l'incrédulité pour lui éviter une punition pareille à la sienne.

Zacharie et sa femme sont préoccupés par la nouvelle de l'ange: leur fils préparera le chemin du Seigneur. Ils se demandent: "Quand apparaîtra-t-il? Quand et comment?" Ils l'apprennent bientôt, non de Gabriel, mais d'une parente d'Elisabeth, une femme qui va devenir la plus heureuse de toutes les femmes!

On ne peut pas accepter logiquement que le miracle suprême de l'incarnation du Christ, le Fils éternel, ait lieu sans être accompagné et confirmé par d'autres miracles. Ainsi, l'annonce à Zacharie, sa punition, et la grossesse miraculeuse d'Elisabeth sont les seuls préludes à la naissance du Christ, Fils de Marie. Ces miracles ont aidé les gens à croire au grand miracle qui a suivi: la naissance de Jésus de la Vierge Marie. Par cette naissance divine, toutes les prophéties anciennes sont accomplies et les nombreux détails des symboles réalisés. Ces prophéties et symboles ne sont applicables à aucun autre dans l'histoire humaine. De plus, nous pouvons affirmer avec confiance que Jésus de Nazareth est le Sauveur annoncé par les prophètes de la Bible. Quiconque étudie attentivement la Thora juive réalise que ce livre inspiré parle du Messie, non comme un homme ordinaire, non comme un des prophètes, mais comme une personne divine.

GABRIEL ANNONCE LA BONNE NOUVELLE A MARIE

"Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David; cette jeune fille s'appelait Marie. L'ange entra auprès d'elle et lui dit: "Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi." A ces mots, elle fut très troublée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L'ange lui dit: "Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé fils du Très Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son règne n'aura pas de fin." Marie dit à l'ange: "Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge?" L'ange lui répondit: "L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Elisabeth, ta parente, est elle aussi enceinte d'un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile, car rien n'est impossible à Dieu." Marie dit alors: "Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l'as dit." Et l'ange la quitta" (Luc 1:26-38).

L'archange Gabriel est apparu au prêtre galiléen Zacharie et lui a annoncé la naissance d'un fils de sa femme stérile, Elisabeth. Zacharie était un chef respecté par les siens et intègre. Quelle personne importante -- plus importante que ce vieux prêtre -- Gabriel visitera-t-il après? Un roi? Un homme riche ou puissant? Non! Il va rendre visite à une pauvre vierge humble, sans privilège parmi les autres vierges de son temps, inconnue, et d'aucune importance si ce n'est pour cette visite. Gabriel vient lui annoncer que Dieu dans Sa providence l'a choisie pour être le moyen par lequel l'unique Sauveur entrera dans ce monde.

Dieu accorde à la Vierge Marie le plus grand de tous les honneurs. C'est pourquoi Gabriel s'adresse à elle en disant: "Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi" (Luc 1:28). Dieu montre ainsi à l'humanité que la vraie grandeur ne vient pas d'une position, d'un passé, d'une beauté physique, ou d'une intelligence exceptionnelle, mais seulement d'une âme pure.

La fille est seule et elle est troublée à la vue de l'ange. Elle est probablement très étonnée d'entendre son propre nom. Il répète sa salutation et lui apprend une nouvelle incroyable: elle deviendra enceinte d'une manière encore plus merveilleuse que sa parente, Elisabeth. Elle deviendra enceinte du Saint-Esprit, tout en restant vierge. Son Fils ne sera pas seulement grand, mais sera appelé Fils de Dieu. En tant que descendant de David, son Fils sera son plus grand successeur et Son règne n'aura pas de fin.

Il est possible que Marie, comme d'autres filles de son âge, ait rêvé de donner naissance au Messie, surtout qu'elle était fiancée à un homme riche, descendant de David. Ainsi, ce privilège tant convoité lui revenait dans le cadre de son engagement envers Joseph.

Quand l'ange lui annonce qu'elle sera enceinte immédiatement, même avant son mariage avec Joseph, elle est naturellement perplexe. Elle veut protéger sa chasteté et défendre son honneur, et demande à l'ange comment croire à de telles paroles. Sa chasteté, sa modestie et son humilité sont des vertus de couronnement.

Dieu a choisi Marie parmi toutes les vierges après avoir affermi en elle une qualité pour cette haute fonction. Il lui fait la grâce de devenir la mère de la nature humaine du Fils de Dieu, Jésus-Christ. Dieu prépare toujours ceux qu'Il choisit pour la tâche qu'Il leur confie. Il a arrosé Marie de grâce sans discontinuer pour la préparer à accomplir ses nouvelles tâches. Gabriel lui répond: "L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu" (Luc 1:35).

La réponse extraordinaire de l'ange ne clarifie pas cette annonce étrange et ne la rend pas plus accessible à la compréhension humaine. Gabriel se borne à lui assurer que la conception de l'enfant sera surnaturelle, du jamais vu jusqu'alors. Il ajoute aussi que le Fils sera saint, un adjectif encore jamais appliqué à un humain.

La réaction de Marie est différente de celle de Zacharie. Elle demande simplement une explication. Gabriel lui parle de la grossesse de sa cousine Elisabeth pour prouver l'exactitude de ses paroles. Il conclut en disant que rien n'est impossible à Dieu. Serait-il difficile à Celui qui a créé les cieux et la terre à partir du néant de donner un enfant à une vierge sans l'aide d'un père humain?

Bien que Marie ait de la peine à accepter les paroles de Gabriel, elle se soumet et croit, en disant: "Je suis la servante du Seigneur." Cette attitude d'abandon total à Dieu est la sagesse même, alors que la soumission aveugle à l'homme est ignorance et humiliation.

Cette fille a dû se sentir si heureuse! Son espoir et l'espoir de son peuple est à portée de main. Elle est l'instrument choisi par Dieu pour apporter le Messie à Son peuple. Sa joie est sans bornes.

Le joie parfaite, cependant, n'existe pas dans ce monde! Il y a une crainte mélangée à la joie dans son coeur pur. Elle doit redouter la colère de son futur mari et une séparation aussitôt qu'il découvrira son secret. Elle n'a aucun moyen pour prouver son histoire car personne ne la croirait. De plus, son caractère intègre et exceptionnel ajoute une autre crainte légitime: elle se considère indigne d'un tel privilège. Elle craint de ne pas pouvoir s'acquitter de ses devoirs de mère. Elle a certainement redoublé d'efforts pour se fondre dans la miséricorde de Dieu pour qu'Il opère en elle une transformation telle que ni elle ni aucun autre être humain n'aurait pu accomplir de lui-même.

Etonnement de Joseph

"Voici quelle fut l'origine de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était accordée en mariage à Joseph; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la diffamer publiquement, résolut de la répudier secrètement. Il avait formé ce projet, et voici que l'Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: "Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse: ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés." Tout cela arriva pour que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète: Voici que la vierge concevra et enfantera un fils auquel on donnera le nom d'Emmanuel, ce qui se traduit: "Dieu avec nous". A son réveil, Joseph fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse mais il ne la connut pas jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils auquel il donna le nom de Jésus" (Matthieu 1:18-25).

Que pense Joseph en apprenant que sa fiancée est enceinte? Nous ne savons pas comment il l'a appris mais il y croit malgré son étrangeté. Comme il connaît Marie, il n'a aucun doute sur son intégrité.

En qualité de futur mari, il doit la protéger de tout déshonneur. Il lui ferait du tort s'il la quittait publiquement. Par ailleurs, ce serait le plus grand des honneurs si le Sauveur naissait dans sa maison. Mais étant un homme juste, obéissant à la Loi divine et à ses saints commandements sur l'honneur et la bonne réputation, il doit punir sa fiancée en conséquence. Comme il doit se sentir mal à l'aise et troublé! Cependant, toute réflexion faite, son amour et sa courtoisie le conduisent à choisir la peine la plus légère: divorcer à l'amiable.

La providence divine intervient à ce moment. Un ange, peut-être Gabriel, lui apparaît pendant son sommeil et lui révèle toute la vérité. Joseph est convaincu qu'il est préférable d'épouser Marie plutôt que de la répudier. Le déshonneur présumé devient le plus grand honneur pour eux deux. Ce fait se vérifie souvent parmi les hommes de Dieu: ils doivent supporter des offenses à cause des circonstances qui les environnent.

L'ange répète les paroles qu'il a dites à Marie: le nom de l'enfant sera Jésus. De coutume, le père a le droit de choisir le nom de l'enfant, mais Joseph doit comprendre la volonté de Dieu concernant ce nom. Le nom Jésus doit coïncider avec son ministère particulier et le confirmer.

Le nom Jésus est comme Josué; tous deux sont le même nom juif ancien et révéré signifiant "Sauveur." C'est donc le nom le plus noble de l'humanité, car il indique la plus grande oeuvre parmi les hommes: les sauver de leurs péchés. Jésus est le Grand Physicien, car Il guérit les hommes de leur maladie mortelle du péché, une maladie dont toute l'humanité souffre.

Les Juifs avaient l'habitude de parler à leurs enfants de la venue d'un Messie, issu de la tribu de Juda et de la maison de David, qui les délivrerait des calamités du monde telles que la pauvreté, la maladie, la douleur, l'humiliation et de la domination de leurs ennemis. Cette attente a causé des révoltes sanglantes menées par de faux messies, dirigés par les illusions, les ambitions personnelles ou la cupidité. Les résultats ont toujours été catastrophiques pour la nation. Les paroles de l'ange écartent ces attentes indignes et révèlent la vraie fonction du Messie promis et Son oeuvre qui sera beaucoup plus grande que tout ce qu'ils ont imaginé. Il a accompli la prophétie d'Esaïe disant que le Messie naîtrait d'une vierge et, en raison de son caractère surnaturel, aurait le titre d'Emmanuel signifiant "Dieu avec nous" (Esaïe 7:14).

Joseph obéit aux paroles de l'ange du Seigneur et prend Marie pour femme. Il n'a pas de rapport avec elle avant la naissance de son premier enfant. Par conséquent, tout le monde a supposé que Jésus est le fils de Joseph et Marie. Joseph protège ainsi l'honneur de sa femme, l'honneur de l'enfant et le sien pendant leur temps à Nazareth. Quel bonheur pour Joseph d'avoir choisi une épouse au caractère riche, bien qu'elle n'ait pas de richesse matérielle. Parce qu'il a obéi aux instructions célestes -- même sans preuve tangible -- il a cru en Dieu tout comme son ancêtre Abraham, et cela lui a été attribué à justice.

Marie visite Elisabeth

"En ce temps-là, Marie partit en hâte pour se rendre dans le haut pays, dans une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, lorsqu'Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant bondit dans son sein et Elisabeth fut remplie de l'Esprit Saint. Elle poussa un grand cri et dit. "Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein! Comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur? car lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles, voici que l'enfant a bondi d'allégresse en mon sein. Bienheureuse celle qui a cru: ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira!" (Luc 1:39-45).

Marie rend visite à Elisabeth pour voir si ce que l'ange lui a dit de la grossesse de sa cousine est exact et pour la féliciter. Elle veut aussi avoir une preuve de la bonne nouvelle qui lui a été annoncée personnellement et partager avec elle ses nouvelles expériences.

Le voyage de Nazareth jusqu'à la ville de Juda dure cinq jours. A l'arrivée de Marie, Elisabeth en est à son sixième mois de grossesse. Le déshonneur de stérilité enlevé, elle est mieux considérée dans la communauté. Au moment où Marie la salue, l'enfant bouge dans son sein. Ce signe lui indique que la personne qui prononce la salutation est la mère du Messie tant attendu. Le Saint-Esprit descend sur elle, éclaire son esprit, et parle par sa bouche. Elle salue Marie du même esprit que l'ange: "Béni est le fruit de ton sein!" Elle félicite Marie pour la grande foi qu'elle montre en acceptant le message de l'ange.

Le fait qu'Elisabeth félicite Marie montre sa grande humilité. Inspirée par Dieu, elle dit: "Comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur?" Elle ne rend pas gloire à Marie, mais à son enfant dont elle a reconnu les valeurs divines. Sa salutation terminée, le Saint-Esprit remplit alors Marie qui dit:

"Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s'est rempli d'allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses: saint est son Nom. Sa bonté s'étend de générations en générations sur ceux qui le craignent. Il est intervenu de toute la force de son bras: il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse; il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles; les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides. Il est venu en aide à Israël son serviteur en souvenir de sa bonté, comme il l'avait dit à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa descendance pour toujours" (Luc 1:46-55).

Marie chante un des plus beaux poèmes des Ecritures. Il démontre l'intelligence et la sensibilité spirituelle que Dieu lui a données. Elle nous rappelle Myriam, la soeur de Moïse, qui s'était réjouie après que les Israëlites eurent traversé la Mer Rouge. La Vierge Marie utilise des termes qui sont loin de la vantardise, remplis d'humilité. Elle est consciente de son insignifiance et sait que Dieu reçoit toute la gloire dans sa situation. Elle reconnaît qu'elle a besoin, comme les autres, d'un Sauveur et que son salut personnel est en Dieu. On ne peut, par conséquent, pas s'attendre à ce qu'elle sauve les autres, comme certains le croient.

Marie dit: "Mon âme exalte le Seigneur," admettant ainsi qu'elle ne mérite pas ce don divin; Dieu l'a pourtant choisie et élevée à la plus haute place jamais accordée à un humain. Elle est la première à reconnaître cette grâcieuse relation, car elle ajoute: "Il a porté son regard sur son humble servante." Ces paroles prouvent la grandeur de Marie. Elle n'a jamais accompli de miracle, son nom n'a pas été souvent mentionné, elle n'a pas fait d'importantes affirmations après cet événement et aucun honneur spécial ne lui a été accordé. Même après la résurrection du Christ, les Ecritures la mentionnent à peine. Elle est citée en passant comme l'une des 120 disciples se réunissant dans la Chambre Haute pour prier.

Nous apprenons beaucoup de son abnégation. Même dans son moment de grande gloire, elle dit: "saint est son nom." Elle ne pense qu'à Dieu, heureuse de ce qu'Il fait. Elle affirme qu'il n'est pas injuste dans Ses relations avec les gens. Il travaille seulement selon Sa pensée divine qui est différente des pensées de l'homme. Il élève les faibles et humilie les fiers. Il refuse quiconque croit mériter Son attention spéciale et accepte celui qui est sans mérite. L'Eglise Chrétienne est fière, à juste titre, du Magnificat de Marie (le nom de son chant) et le considère comme un hymne évangélique précieux.

Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s'est rempli d'alleégresse. (Luc 1:46-47)

NAISSANCE DU CHRIST

"Or, en ce temps-là, parut un décret de César Auguste pour faire recenser le monde entier. Ce premier recensement eut lieu à l'époque où Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville; Joseph aussi monta de la ville de Nazareth en Galilée à la ville de David qui s'appelle Bethléem en Judée, parce qu'il était de la famille et de la descendance de David, pour se faire recenser avec Marie son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là, le jour où elle devait accoucher arriva. Elle accoucha de son fils premier-né, l'emmaillota et le déposa dans une mangeoire, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle d'hôtes" (Luc 2:1-7).

Marie reste dans la famille de Joseph pendant sa grossesse. A l'approche de l'accouchement, elle est toujours dans sa ville natale. Michée a cependant prophétisé quelques 700 ans plus tôt que le Messie naîtrait à Bethléem, assez loin de Nazareth (Michée 5:2); et le prophète Esaïe a a dit: "Cherchez dans le livre du Seigneur et lisez: 'Aucun d'entre eux ne manquera, aucun ne s'inquiétera de son compagnon, car c'est la bouche du Seigneur qui a donné l'ordre, c'est son esprit qui les a rassemblés" (Esaïe 34:16). Christ a dit plus tard: "Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas" (Matthieu 24:35). Quelle raison a pu obliger Joseph et Marie sur le point d'accoucher, à voyager de Nazareth à Bethléem, un voyage de quatre ou cinq jours, au commencement de l'hiver?

Dieu, pour accomplir Sa volonté, utilise non seulement des anges mais aussi des rois! Salomon n'a-t-il pas écrit: "Le coeur du roi est un cours d'eau dans la main du Seigneur, il le dirige vers tout ce qui lui plaît" (Proverbes 21:1)? Dieu utilise le puissant Empereur Romain qui ordonne un recensement général. Conformément à la coutume juive en Palestine, il autorise les Juifs à s'inscrire pour ce recensement sur la base de l'origine tribale et familiale, sans tenir compte du lieu où ils habitent au moment du recensement; et comme Joseph et Marie sont tous deux de la lignée de David, ils doivent s'inscrire à Bethléem, la ville de David.

Naissance à Bethléem

Entre l'époque de David et celle du Christ, les Juifs se sont dispersés dans le monde entier. Tous les Juifs originaires de Bethléem, vivant dans la province syrienne de l'Empire Romain, retournent dans leur ville natale pour le recensement, parmi eux Joseph et Marie. Il y a tellement de monde qu'ils ne trouvent pas de logement et personne ne les invite à cause de leur pauvreté évidente. De plus, le jeune couple est Galiléen et les Judéens méprisent cette tribu; ils passent donc la nuit avec quelques animaux à côté d'une auberge.

Durant la nuit, Marie donne naissance à son enfant et elle le place dans une mangeoire. Existe-t-il une plus grande pauvreté? Mais cette naissance s'accorde avec le plan divin de l'Incarnation. Dieu, dans Son amour merveilleux, se fait homme pour sauver les pécheurs.

Tous sont alors au courant du recensement qui a amené tant de personnes à Bethléem, mais peu ont appris la naissance de l'enfant. Aujourd'hui, les rôles sont renversés; tous ont oublié le recensement de César, si ce n'est son lien avec la naissance du Christ, mais beaucoup se rendent à Bethléem pour visiter le lieu de naissance de Jésus.

En réfléchissant à la mangeoire, nous pouvons nous demander: "Est-ce bien là le pauvre enfant qui, après deux mille ans, est encore adoré par certains grands monarques, certains riches et savants du monde?" Ils sont fiers de s'agenouiller devant Sa Croix, de Lui appartenir et d'obéir à Ses enseignements.

Il est juste de dire que Jésus est le "deuxième Adam", venu dans le monde sans père humain, libre de tout péché, pour renverser ce que le premier Adam avait fait par sa chute (1 Corinthiens 15:45-49). Il est aussi venu pour renouveler une génération spirituelle et pour reconquérir le paradis pour notre pauvre monde.

Les Anges annoncent la Nouvelle aux Bergers

"Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau. Un ange du Seigneur se présenta devant eux. La gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils furent saisis d'une grande crainte. L'ange leur dit: "Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple: Il vous est né aujourd'hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur; et voici le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire." Tout à coup il y eut avec l'ange l'armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait: "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour les hommes ses bien-aimés." Or, quand, les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux: "Allons donc jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître." Ils y allèrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers. Quant à Marie, elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens. Puis les bergers s'en retournèrent, chantant la gloire et les louanges de Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé" (Luc 2:8-20).

Beaucoup d'événements célestes ont accompagné la naissance du Christ et une grande activité s'est manifestée dans le ciel. C'est la seule fois qu'il est écrit que Dieu a envoyé une légion visible d'anges sur terre et que des chants ont été entendus dans les cieux.

Qui a le privilège de voir ces anges et d'entendre leur chant? Ce n'est ni les riches, ni les intellectuels; ce n'est ni le Roi Hérode, ni le Grand Prêtre. Mais plutôt de pauvres gens choisis par Dieu, de condition identique à celle du nouveau-né; cette apparition souligne l'humilité qui caractérise la venue de Dieu pour sauver l'humanité.

Lors de la création du monde, les étoiles du matin chantaient en choeur (Job 38:7), mais il n'y avait aucune oreille humaine pour les écouter. Au moment où la fondation et la pierre angulaire de la rédemption sont posées (le Fils incarné et éternel de Dieu), un chant résonne sur les plaines de Bethléem. C'est l'adoration des anges de Dieu sonnant aux oreilles de quelques bergers qui gardent leurs troupeaux pendant la nuit.

Lorsque la gloire de Dieu resplendit autour d'eux, ils ont peur, mais l'ange leur dit: "Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout le peuple." Cette nouvelle est encore plus merveilleuse que celle entendue par Zacharie et Marie puisque l'événement a effectivement eu lieu et tout le peuple de Dieu en sera béni.

En parlant à Marie et Joseph, puis aux bergers, l'ange a appelé l'enfant "Sauveur". Maintenant, il dit aux bergers: "Il vous est né aujourd'hui, dans la ville de David, un Sauveur..." Il leur explique que ce Sauveur est de la ville de David et par conséquent un des descendants de David. Il est aussi le Messie et le Seigneur tant attendu et non un simple homme. L'ange leur donne ensuite un signe pour qu'ils puissent Le reconnaître.

Aussitôt après ces paroles, une armée d'anges apparaît pour confirmer cette nouvelle. Ils glorifient Dieu et leur tâche n'est pas d'annoncer un nouveau message mais de répéter le premier et de le confirmer: "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour les hommes ses bien-aimés." Cette affirmation merveilleuse s'accorde, en esprit, avec les paroles de l'Apôtre Paul: "Car le règne de Dieu n'est pas affaire de nourriture ou de boisson; il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint" (Romains 14:17).

Comme les êtres célestes ne restent pas avec les humains, bien que beaucoup de personnes désirent leur présence, ces anges sont retournés au ciel. Après leur départ, les bergers se dépêchent d'aller en ville, suivant la direction indiquée. Ils voient de leurs yeux la gloire et l'humilité de l'enfant Jésus. Ils deviennent ainsi des témoins oculaires de la visite angélique et de la réalité de l'origine de l'enfant qui n'était pas évidente compte tenu des circonstances extérieures. Qui aurait pu empêcher des personnes si humbles de visiter le lieu de naissance du Christ? Aucun garde n'était présent comme dans les palais de ce monde! Si Jésus était né dans un palais, ces pauvres bergers n'auraient jamais eu ce grand honneur. Ils ont vu exactement ce que les anges avaient décrit. Marie, Joseph et les autres sont surpris en entendant le récit de leur vision. Cette nouvelle est très importante pour Marie, l'heureuse mère, car elle confirme ce que l'ange lui a dit au sujet de son fils.

Les bergers retournent auprès de leurs troupeaux en louant Dieu comme les anges précédemment. Ils sont les premiers à répandre la nouvelle de la naissance du Sauveur, le Berger des âmes et le grand Chef de l'Eglise.

Ces bergers étaient certainement pauvres mais pieux, négligeant les cérémonies religieuses, parfois très pesantes. Ils prenaient peut-être soin des agneaux à présenter comme sacrifices dans le Temple de Jérusalem. Remarquez le rapport sensible entre le mouton offert pour le Temple et ce nouveau-né, appelé par Jean le Baptiste: "l'Agneau de Dieu" (Jean 1:29). L'Apôtre Jean parle de Lui comme d'un Agneau qui semblait immolé (Apocalypse 5:6).

La Circoncision

"Huit jours plus tard, quand vint le moment de circoncire l'enfant, on l'appela du nom de Jésus, comme l'ange l'avait appelé avant sa conception. Puis quand vint le jour où, suivant la loi de Moïse, ils devaient être purifiés, ils l'amenèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, - ainsi qu'il est écrit dans la loi du Seigneur: Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur - et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux petits pigeons" (Luc 2:21-24).

A son huitième jour de vie terrestre, l'enfant Jésus est circoncis, selon l'ordre de Dieu à Abraham, signe de l'Alliance de Dieu avec Son peuple. En tant que fondateur de la Nouvelle Alliance, Jésus s'est soumis aux exigences de l'Ancienne Alliance pour associer dans Sa personne les deux, l'Ancienne et la Nouvelle. Sa circoncision est un signe d'obéissance à cette Alliance. De même, Il a uni en Lui les deux natures, Créateur et être créé.

Syméon voit le Salut de Dieu

"Or, il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit Saint était sur lui. Il lui avait été révélé par l'Esprit Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint alors au Temple poussé par l'Esprit; et quand les parents de l'enfant Jésus l'amenèrent pour faire ce que la Loi prescrivait à son sujet, il le prit dans ses bras et il bénit Dieu en ces termes:

'"Maintenant, Maître, c'est en paix, comme tu l'as dit, que tu renvoies ton serviteur. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé face à tous les peuples; lumière pour la révélation aux païens et gloire d'Israël ton peuple."

Le père et la mère de l'enfant étaient étonnés de ce qu'on disait de lui. Syméon les bénit et dit à Marie sa mère: "Il est là pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël et pour être un signe contesté. Toi-même un glaive te transpercera l'âme. Ainsi seront dévoilés les débats de bien des coeurs" (Luc 2:25-35).

Joseph et Marie emmènent Jésus au Temple selon la Loi. Cette visite du Seigneur du Temple au Temple du Seigneur confirme une fois de plus les signes et les miracles précédents. Syméon, le vieil homme pieux, rempli du Saint-Esprit, a eu la révélation qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie, le Sauveur du monde. L'Esprit le conduit au Temple ce jour-là. Il rencontre Joseph, Marie et l'enfant qu'il reconnaît être le Béni. Il le soulève dans ses bras pour le présenter à Dieu et bénit le Seigneur en disant: "Maintenant, Maître, c'est en paix comme tu l'as dit, que tu renvoies ton serviteur. Car mes yeux ont vu ton salut..." La conclusion de sa prière montre que ce salut est pour tous les hommes car il dit: "...une lumière pour la révélation aux païens..."

Très surpris, Joseph et Marie comprennent que Syméon connaît le rang de l'enfant. Il les bénit, bénédiction d'une personne âgée à une plus jeune. Il fait ensuite une révélation à Marie se rapportant à la personne et à l'oeuvre du Christ; à savoir, qu'en tant que Sauveur, Il élèvera beaucoup de personnes et sera la ruine pour d'autres. Il sera sujet à l'opposition et aux persécutions et révèlera les pensées profondes de l'homme. Enfin, elle, Sa mère, aura sa part de souffrance, pareille à un glaive lui transperçant le coeur.

Une Prophétesse témoigne

"Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était fort avancée en âge; après avoir vécu sept ans avec son mari, elle était restée veuve et avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'écartait pas du Temple, participant au culte nuit et jour par des jeûnes et des prières. Survenant au même moment, elle se mit à célébrer Dieu et à parler de l'enfant à tous ceux qui attendaient la libération de Jérusalem" (Luc 2:36-38).

Quand Syméon a fini de parler, la vieille prophétesse, Anne, arrive en louant le Seigneur. Elle est ainsi la première femme, citée, qui a cru au Christ après Sa naissance, et aussi la première de toute une armée de femmes honorables ayant servi Christ à travers les âges.

Après cette visite au Temple, les trois rentrent à Bethléem, la ville de leurs ancêtres. Le recensement terminé et la foule partie, ils trouvent facilement un logement plus convenable.

LES MAGES VISITENT L'ENFANT JESUS

"Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent: "Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu son astre à l'Orient et nous sommes venus lui rendre hommage." A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple, et s'enquit auprès d'eux du lieu où le Messie devait naître. "A Bethléem de Judée, lui dirent-ils, car c'est ce qui est écrit par le prophète:

Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda; car c'est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple."

Alors Hérode fit appeler secrètement les mages, se fit préciser par eux l'époque à laquelle l'astre apparaissait, et les envoya à Bethléem en disant: "Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant; et, quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que, moi aussi, j'aille lui rendre hommage." Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route; et voici que l'astre, qu'ils avaient vu à l'Orient, avançait devant eux jusqu'à ce qu'il vint s'arrêter au-dessus de l'endroit où était l'enfant. A la vue de l'astre, ils éprouvèrent une très grande joie. Entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d'Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin" (Matthieu 2:1-12).

Au début de l'histoire de l'humanité, Satan n'a pas pu supporter de voir nos premiers parents purs et heureux dans le jardin d'Eden. Il les a ainsi trompés et entraînés avec leurs descendants dans le lien du péché. Peut-il se taire à la naissance du "Deuxième Adam" bien plus grand que le premier? N'est-il pas son ennemi invincible? L'Apôtre Jean dit: "Voici pourquoi a paru le Fils de Dieu: pour détruire les oeuvres du diable" (1 Jean 3:8). Il est impossible que le Diable reste tranquille à ce moment; il ne peut qu'y avoir un nouvelle agitation en enfer!

Satan n'a pas besoin d'un messager du monde des esprits pour accomplir sa volonté et détruire cet enfant unique, car les chefs de la nation sont sous sa domination. Il peut les utiliser, à son gré, pour exécuter son ordre destructeur. Hérode, l'oppresseur sanguinaire très mauvais, est un instrument bien disposé dans les mains du Diable.

Un jour vers la fin de l'hiver, une grande agitation survient à Jérusalem et au palais royal à cause de la visite d'étrangers venus de l'Orient. Ce sont des Mages probablement instruits et haut placés. Nous ne connaissons pas leur origine mais ils venaient sans doute de Perse, de l'Inde ou d'Arabie. Le texte ne mentionne pas leur nombre bien que l'opinion généralement répandue soit de trois, à cause des trois sortes de présents mentionnés pour l'enfant. Certains les considèrent comme ayant représenté les trois branches de l'humanité issues des trois fils de Noé: Sem, Cham et Japhet; d'autres pensent qu'ils représentaient la jeunesse, l'âge mûr et la vieillesse.

Très probablement, ils étudient l'astronomie et ont entendu parler de la venue du Messie par les Juifs dispersés dans le monde. Ils sont de typiques païens de leur temps qui attendent l'apparition d'une personne importante dans le pays des Juifs.

Les gens de Jérusalem sont habitués aux étrangers visitant leur ville, notamment ceux de la Diaspora (la dispersion des Juifs dans le monde entier). Juifs et Gentils apprécient ce pays pour le tourisme et le commerce. Cependant, l'arrivée de ces Mages trouble l'ordre public par le but de leur visite et par leur question. Ils demandent: "Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu son astre à l'Orient et nous sommes venus lui rendre hommage."

Cette question effraie les coeurs de ceux qui l'entendent. Ils ont peur de la réaction du méchant Roi Hérode face à un éventuel remplaçant. Personne ne sait qui ce roi peut frapper quand il se met en colère. Il a ses espions partout, lui rapportant tout ce qui risque de toucher ses intérêts. Ainsi, quand il apprend la visite des Mages, il est troublé et craint pour sa vie et sa couronne. Hérode demande alors aux chefs des prêtres et aux scribes où le Messie doit naître. Ils lui citent un passage du prophète Michée:

"Et toi, Bethléem Ephrata, trop petite pour compter parmi les clans de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent à l'antiquité, aux jours d'autrefois" (Michée 5:1).

Hérode invite les Mages dans son palais et les honore - malgré son trouble intérieur - pour découvrir à quel moment l'étoile est apparue. Nous nous attendions à ce qu'il les insulte, les persécute et les tue même, mais sa nature rusée le conduit à essayer de les tromper pour arriver à ses fins: détruire le nouveau-né. Cachant sa colère, il leur dit d'aller à Bethléem, de prendre des nouvelles de l'enfant et de revenir lui faire un rapport. Il ajoute astucieusement: "pour que, moi aussi, j'aille lui rendre hommage." Il s'imagine que dans un jour ou deux il aura les informations nécessaires pour se rendre à Bethléem et tuer le garçon; et peut-être aussi les Mages par la même occasion!

Nous aimerions savoir ce que les Mages ont pensé quand, en arrivant à Jérusalem, la capitale juive, ils ont réalisé que, du palais résidentiel à l'homme de la rue, personne n'était au courant de la naissance du glorieux roi. Pourquoi ne sont-ils pas retournés chez eux? Pourquoi n'ont-ils pas cru que leur étoile les avait égarés? Peut-être, le désir d'Hérode d'aller adorer le nouveau-né les a réconfortés et a ranimé leur espoir. Après avoir remercié Hérode pour son hospitalité, ils repartent donc, prêts à satisfaire ses désirs.

Sur la route de Bethléem, ils revoient l'étoile qui les conduisait et elle s'arrête au-dessus du lieu où se trouve l'enfant. Ils s'en réjouissent! L'étoile les a d'abord amenés à Jérusalem, mais ce n'était pas la fin de leur voyage. Maintenant elle est réapparue et les a conduits à destination. Ils sont dans la joie.

Rien dans l'apparence extérieure de la famille ou de l'enfant n'indiquait son origine miraculeuse et céleste, et il se peut que les parents n'aient pas non plus révélé leur secret aux gens de Bethléem. Les Mages n'auraient donc pas pu trouver l'enfant sans l'étoile. Une fois dans la maison, ils adorent l'enfant et lui offrent leurs présents. La myrrhe se rapporte à son rang prophétique, l'encens indique sa fonction de prêtre, tandis que l'or convient à sa royauté.

Les astronomes ont étudié le phénomène de cette étoile. Ils ont fait des recherches sur les dates d'apparitions d'étoiles rares pour essayer d'identifier celle-ci. Ils ont découvert qu'à l'époque de la naissance de Jésus, certaines planètes se sont réunies; un événement qui a lieu une fois tous les siècles. Certains pensent que ce phénomène a conduit les Mages à Bethléem. Il est dit aussi qu'une étoile exceptionnellement brillante est apparue à cette époque; elle est restée pour un temps limité puis a disparu. Certains croient qu'il s'agissait de l'étoile menant à Bethléem. D'autres encore ont émis la théorie qu'il s'agissait d'une comète ayant apparu une seule fois, contrairement aux autres qui ont une petite orbite et qui réapparaissent à intervales réguliers. Mais personne ne sait exactement la nature de cette étoile.

Les Mages ont d'abord vu une étoile en Orient. En voyant l'enfant, ils ont découvert une lumière nouvelle surpassant toutes les constellations jamais observées dans leur soif de religion. Ils ont été avertis dans un rêve de ne pas retourner chez Hérode et sont donc repartis dans leur pays.

Fuite en Egypte

"Après leur départ, voici que l'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: "Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère, et fuis en Egypte; restes-y jusqu'à nouvel ordre, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr." Joseph se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Egypte. Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, pour que s'accomplisse ce qu'avait dit le Seigneur par le prophète: 'D'Egypte, j'ai appelé mon fils'" (Matthieu 2:13-15).

L'Evangile selon Matthieu dit qu'aussitôt après le départ des Mages, l'ange du Seigneur apparaît à Joseph dans un deuxième rêve pour lui dire de fuir en Egypte avec l'enfant et sa mère et d'y rester jusqu'à nouvel ordre. Joseph, réalisant que l'enfant est en danger, obéit à cet ordre et part immédiatement pour l'Egypte.

Les habitants de Bethléem ont certainement commencé à respecter la Famille Sainte suite à la visite des Mages qui considéraient l'enfant comme le nouveau roi d'Israël. Ils ont peut-être aussi apporté des présents de valeur. Sans les présents offerts à l'enfant, Joseph n'aurait pas pu supporter les dépenses pour un si long voyage. C'est une preuve merveilleuse de la providence impressionnante de Dieu qui pourvoit pour permettre d'accomplir Sa sainte volonté.

Le Massacre des Enfants de Bethléem

"Alors Hérode, se voyant joué par les mages, entra dans une grande fureur et envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants jusqu'à deux ans, d'après l'époque qu'il s'était fait préciser par les mages. Alors s'accomplit ce qui avait été dit par le prophète Jérémie: 'Une voix dans Rama s'est fait entendre, des pleurs et une longue plainte; c'est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, parce qu'ils ne sont plus'" (Matthieu 2:16-18).

Que s'est-il passé dans le palais d'Hérode après le départ des Mages. Nous l'imaginons attendant impatiemment leur retour pour décider de l'avenir de l'enfant. Mais les Mages ne reviennent pas. Le temps fixé pour leur compte-rendu dépassé, il a dû envoyer un messager à leur recherche. Découvrant qu'il a été trompé, il se met dans une grande colère car il a manqué l'occasion de localiser l'enfant.

Il essaie d'interroger les gens pour savoir dans quelle maison les Mages se sont rendus. Mais tout ce qu'il apprend est que la famille venait de Galilée et qu'elle est partie dans une direction inconnue. Il se fâche encore plus car il les soupçonne de lui cacher quelque chose dans l'espoir de sauver leurs propres enfants. Il décide de détruire l'enfant par n'importe quel moyen et veut punir les habitants de Bethléem pour leur tromperie et leur éventuelle conspiration avec les Mages. Il envoie donc ses hommes pour tuer tous les garçons âgés de deux ans et moins à Bethléem et dans sa banlieue. Il veut être sûr qu'aucun n'en réchappe.

Matthieu voit dans cette atrocité d'Hérode un accomplissement de la prophétie de Jérémie: "Dans Rama on entend une voix plaintive, des pleurs amers..." (Jérémie 31:15). Certains considèrent ces enfants, abattus à cause de Christ, comme les premiers martyrs chrétiens.

Retour à Nazareth

"Après la mort d'Hérode, l'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph, en Egypte, et lui dit: "Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère, et mets-toi en route pour la terre d'Israël; en effet, ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l'enfant." Joseph se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère, et il entra dans la terre d'Israël. Mais apprenant qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s'y rendre; et divinement averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter une ville appelée Nazareth, pour que s'accomplisse ce qui avait été dit par les prophètes: 'Il sera appelé Nazôréen'" (Matthieu 2:19-23).

Peu après, Hérode, le tyran sanguinaire et méchant, reçoit sa juste récompense. Il meurt dans son palais à Jéricho. Nous pouvons imaginer que sa conscience devait être fort troublée à sa mort. Il avait pensé qu'en tuant les enfants de Bethléem - y compris celui qui avait menacé sa couronne -, il vivrait. Hérode est enterré mais Jésus est vivant et sauf. Depuis ce temps, la renommée et l'honneur du Christ, l'homme parfait, ont grandi régulièrement jusqu'à nos jours.

Le séjour de la Famille Sainte en Egypte est court. Un ange apparaît à Joseph dans un rêve et lui dit de retourner en Israël avec le garçon et sa mère puisque celui qui cherchait à le tuer est mort. Joseph obéit immédiatement.

Joseph et Marie aimeraient s'installer à Bethléem, la ville de leurs ancêtres, la ville de David, magnifique et honorée. Elle se trouve proche du Temple du Seigneur à Jérusalem et proche aussi des écoles religieuses réputées. Ils espèrent y élever l'enfant comme héritier de la couronne de David. Mais comme Archélaüs, le fils d'Hérode, gouverne à la place de son père, Joseph craint qu'il puisse faire du mal à l'enfant Jésus. Ce roi, après un bon départ, est devenu tout aussi cruel que son père, Hérode. Après quelques hésitations, Joseph a une vision et part pour Nazareth. Matthieu voit dans cette décision un accomplissement d'une autre prophétie: "Il sera appelé Nazôréen" (Matthieu 2:23).

h2 class="title" style="clear: both">Une Enfance Unique

L'enfance de Jésus est unique sur bien des points: l'époque de sa naissance, les prophéties séculaires, les événements terrestres et célestes, les manifestations et les paroles extraordinaires qui ont accompagné cette naissance.

Les prophéties de l'Ancien Testament se sont accomplies miraculeusement dans les moindres détails par les anges qui ont d'abord annoncé la bonne nouvelle. Des témoignages inhabituels l'ont suivie ainsi que les chants d'Elisabeth, Zacharie et de Marie.

Plusieurs événements extraordinaires ont eu lieu avant la naissance de Jésus: l'apparition de l'ange à Zacharie et son incapacité temporaire de parler, l'étonnante grossesse de sa femme Elisabeth, les ordres donnés à Joseph dans des songes, la date du recensement impérial, la ville des ancêtres de Joseph étant Bethléem (selon la prophétie, lieu de naissance du Messie), l'apparition des anges aux bergers, la visite des Mages de l'Orient et la présentation au Temple.

Toute la création a souhaité la bienvenue au Christ: - Les anges représentent les créatures célestes, - le prêtre: le clergé, - les bergers: les pauvres, - Marie et Elisabeth représentent la jeunesse et la vieillesse, - Syméon: les Juifs pieux, - Anna: les prophètes, - l'étoile de l'Orient: la création et les Mages représentent les riches, les nobles et les païens sages.

La date de naissance du Christ est l'accomplissement des prophéties de l'Ancien Testament. L'Apôtre Paul a dit: "Mais, quand est venu l'accomplissement du temps, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et assujetti à la loi" (Galates 4:4). Jésus, Prince de la Paix, naît à une époque de l'histoire très paisible. Se déplacer est facile et sûr dans tout l'Empire Romain, ce qui facilite la propagation de la Bonne Nouvelle par les apôtres. Sous la loi romaine, il y a liberté de religion. La langue et la culture grecques sont largement répandues partout. Les Juifs ont traduit les Ecritures d'Hébreu en Grec rendant la communication encore plus facile.

Le Sauveur naît à un moment où les moeurs sont au plus bas soulignant ainsi le besoin de l'humanité d'être sauvée. Ce Sauveur, avec une autorité indiscutable, va apporter la rédemption à tous les hommes.Les coeurs de certains Juifs pieux commencent à désespérer. Les Juifs sont dispersés sur toute la surface de la terre, attendant et proclamant la venue du Sauveur. Ils sont restés attachés au seul Dieu, donnant ainsi aux apôtres de Jésus une bonne occasion de commencer leur évangélisation, et d'aller ensuite vers les païens.

Toutes les conditions sont réunies pour la propagation de l'Evangile, à commencer par les Juifs et en continuant par l'évangélisation des païens. Dans une certaine mesure, la loi romaine a protégé, au départ, la jeune Eglise du fanatisme des Juifs qui voulaient tuer le Christianisme tout comme ils avaient tué son fondateur.

Au vu de ce qui précède, n'est-il pas étonnant que Marc commence son récit de l'Evangile par les paroles suivantes: "Commencement de l'Evangile de Jésus Christ Fils de Dieu"?

ENFANCE DE JESUS

Le fait que les quatre récits de l'Evangile ne mentionnent rien sur l'enfance du Christ jusqu'à l'âge de douze ans reste un mystère. L'histoire reprend au début de son ministère public à l'âge de trente ans, par Ses enseignements et Ses miracles.

Nous aimerions tellement savoir ce que Jésus a fait ou dit pendant Son enfance! Dieu ne nous a pas révélé ces années si ce n'est les événements survenus à l'âge de douze ans. Nous les appelons "les années cachées."

Nous devinons qu'Il a vécu comme tout garçon juif normal. Il obéissait à la Loi de Moïse, allait à l'école avec Ses camarades, était intelligent et avait un comportement exceptionnel. Il était tenté comme les autres étudiants et pouvait s'identifier à eux; Il était pourtant sans péché.

A Douze Ans

A douze ans, Jésus est allé au Temple de Jérusalem avec Marie et Joseph. Après cet événement, dix-huit années passent sans aucune révélation divine. Comment peut-on interpréter cet étrange silence présent dans les quatre récits de l'Evangile à moins qu'il n'ait été bel et bien voulu par l'Esprit qui a inspiré ces Ecritures? Ce silence ne plaisait pas à certains Chrétiens du Moyen-Âge. Ils ont commencé à inventer des histoires et ont écrit des évangiles et des récits fictifs selon leur fantaisie et leur imagination. Ils pensaient que cela élèverait l'honneur du nom du Christ. En fait, ces inventions reflètent simplement la folie de leurs efforts.

La question suivante demeure: Pourquoi ce silence, malgré l'accès à l'information possible à cette époque? Pour y répondre, nous pouvons dire que les événements de l'enfance du Christ ont fait ressortir les caractéristiques indispensables du Sauveur. Ces caractéristiques devaient rester cachées suffisamment longtemps. Sa divinité a aussi été cachée aux siens pendant Ses trente années de préparation. Il a ensuite exposé Sa vraie humanité et les signes de Sa divinité se sont manifestés pendant le restant de Sa vie terrestre.

Certains pensent que la plus grande oeuvre du Christ est d'être un exemple à suivre. Ce silence prouve qu'ils ont tort. Si c'était vrai, les apôtres auraient dû écrire toutes Ses actions et Ses paroles pendant Sa vie normale de charpentier à Nazareth.

Le but de ceux qui ont écrit les récits de l'Evangile n'est pas de documenter une biographie historique, mais plutôt de témoigner du Christ comme un réformateur et un Sauveur. C'est pourquoi ils se sont contentés de rapporter l'histoire de Sa vie concernant Son ministère public. Cependant, les détails de Sa vie terrestre, qu'ils ont omis, auraient sans aucun doute fortement intéressé le public.

Nazareth est une ville relativement humble, endroit parfait pour la vie de Jésus. Des groupes de prêtres se rencontrent à Nazareth d'où ils partent pour le Temple de Jérusalem. Ceux qui ne peuvent pas voyager, passent leur semaine de service à Nazareth, y accomplissant leurs devoirs religieux. Jésus les observe et apprend d'eux. Nazareth se trouve sur la route principale des caravanes entre la Phénice et l'Egypte et entre la Mer Méditerranée et l'intérieur. Jésus a ainsi l'occasion d'observer différentes coutumes et tendances culturelles. En vivant dans un pauvre village comme Nazareth, Il grandit dans les vertus de l'humilité et de la simplicité religieuse, car Il est éloigné des centres de la vie religieuse juive de Jérusalem où l'hypocrisie, la sophistication et le traditionalisme prévalent. Ces caractéristiques étouffent la vraie piété et l'esprit religieux à cause d'une adhésion exagérée à la lettre de la Loi. Plus tard, Christ exprimera Sa ferme opinion sur certains de ces sujets, condamnant même les chefs par de cinglantes paroles.

Durant l'adolescence de Jésus, Ses parents oublient pour ainsi dire Son origine divine. Ils le considèrent comme un simple humain car Sa vie ressemble à celle des garçons de son âge. C'est certainement mieux ainsi. Autrement Jésus ne pourrait pas vivre diverses expériences humaines normales, surtout si Ses parents se sentent obligés de lui obéir rendant l'éducation plutôt difficile. Il vit ainsi normalement avec Ses contemporains, partageant leurs expériences et leurs épreuves, jusqu'au début de sa vie publique.

Nous ne doutons pas que, comme garçon, Il était plein de chaleur, de compassion et de pitié pour les souffrances des autres. Pour cette raison, Sa patience et Sa modération nous impressionnent car Il doit avoir souffert à Nazareth dans l'attente de pouvoir commencer le ministère pour lequel Il était venu du ciel.

Jésus a dû travailler comme charpentier et gagner Sa vie. Les autres pensaient qu'Il était simplement "le charpentier," ou "le fils de Marie." Il a appris à se satisfaire de Son sort et à se soumettre aux plus âgés. Pour appuyer le fait que Sa vie terrestre était ordinaire, nous concluons en disant que Ses frères ne croyaient pas en Lui, et que Sa renommée n'avait même pas atteint les villages alentours. Nathanaël, près de Cana en Galilée, n'avait pas entendu parler de Lui durant toutes ces années, ni les gens de Capernaüm ou de Bethsaïda encore plus loin de Cana. L'Evangéliste Luc a résumé ainsi l'histoire de la vie de Jésus: "Quant à l'enfant, il grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui" (Luc 2:40). Ce passage montre que Jésus s'est développé normalement et a gagné la faveur de Dieu et des hommes. Nous pouvons imaginer que les gens l'aimaient beaucoup car il était toujours prêt à les servir. Il ne blessait jamais personne et répondait à la méchanceté par l'amour. L'heure de confronter ouvertement les forces du mal n'était pas encore arrivée. Ce serait à un moment où la renommée et l'importance de Jésus inciteraient à la haine et à la jalousie les méchants et les grands de Son époque.

Jésus Adolescent dans le Temple et Jésus grandit en Sagesse et Faveur

"Ses parents allaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, comme ils y étaient montés suivant la coutume de la fête, et qu'à la fin des jours de fête ils s'en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent. Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem en le cherchant. C'est au bout de trois jours qu'ils le retrouvèrent dans le Temple, assis au milieu des maîtres, à les écouter et les interroger. Tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient sur l'intelligence de ses réponses. En le voyant, ils furent frappés d'étonnement et sa mère lui dit: "Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés." Il leur dit: "Pourquoi me cherchez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez mon Père?" Mais eux ne comprirent pas ce qu'il leur disait" (Luc 2:41-50).

"Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth; il leur était soumis; et sa mère gardait tous ces événements dans son coeur. Jésus progressait en sagesse et en taille et en faveur auprès de Dieu et auprès des hommes" (Luc 2:51-52).

A douze ans, Jésus se rend de Nazareth à Jérusalem. Joseph, en tant que chef officiel de la famille, doit visiter le Temple de Jérusalem chaque année, si possible durant la fête de Pâque. Marie, et les femmes en général, ne sont pas obligées d'y aller. De même, les garçons de moins de douze ans ne sont pas contraints de "porter le joug de la Loi."

Cette année-là, Pâque se célèbre le huitième de Nisan (en avril environ). Ses parents L'emmènent donc pour la première fois à Jérusalem. Il est possible d'imaginer les préparatifs pour le voyage tout comme le voyage fait par ce merveilleux garçon. Les caravanes peuvent suivre deux routes différentes: soit traverser la Samarie et être exposées à la violence des Samaritains, soit prendre le chemin plus long, à l'est du Jourdain, et traverser deux fois le fleuve. Les Juifs pieux préfèrent la deuxième route. Dans tous les cas, le voyage dure quatre à cinq jours.

Jésus doit avoir bondi de joie en voyant le Temple magnifique et en écoutant les gens du monde entier qui chantaient des hymnes et des psaumes en montant à Jérusalem. Plus tard, Il regardera le service des prêtres et des hauts prêtres au nom des pécheurs repentants et commencera à apprécier leur rôle. Tout individu cherchant à faire la paix avec Dieu devait remettre son sacrifice aux mains de ces prêtres.

Joseph, Marie et le garçon passent leurs journées dans la ville comme d'autres pèlerins lors de cette fête. Ils participent aux prières et aux rituels du Temple, entre autres aux offrandes et aux sacrifices. Jésus sait que tous les détails de cette grande fête Le symbolisent, Lui, l'Agneau de Dieu. Il est conscient qu'à travers Lui, tous les rituels qui durent depuis 1500 ans vont bientôt prendre fin. Son esprit est certainement rempli de joie et d'espérance en participant, pour le première fois, aux cérémonies de cette fête.

Tous ceux qui ont des contacts avec ce garçon à Jérusalem sont loin de s'imaginer qu'Il est le Messie promis. S'ils le savaient, ils ne Le laisseraient pas repartir et par conséquent Il ne pourrait pas se préparer pour Sa grande oeuvre.

Ce jour-là, Jésus reste loin de Ses parents mais ils ne s'en inquiètent pas car ils ont confiance en Lui. Il passe la journée dans les classes religieuses où les meilleurs maîtres prêchent et enseignent, Son seul intérêt étant de profiter et d'apprendre. Il est sans doute surpris par la grande différence entre Sa propre pensée et les enseignements superficiels de ces rabbins. Il doit sentir le besoin profond d'une nouvelle instruction spirituelle qui conduirait à une vraie piété et à une conduite droite.

La fête terminée, la famille repart pour Nazareth. Personne n'est conscient de l'absence de Jésus. Il est resté en ville pour écouter et poser des questions aux rabbins. A la tombée du jour, sans nouvelle de Lui, Ses parents font demi-tour très inquiets. Ils cherchent leur enfant partout sans succès, et Le retrouvent finalement, après trois jours, assis avec les maîtres de la nation. Il a gagné leur respect et leur attention avec Ses questions pertinentes et Ses pensées lumineuses. Bien que soulagée de L'avoir trouvé, Sa mère Le réprimande naturellement en disant: "Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés!"

Personne ne peut reprocher à une mère d'agir ainsi dans une telle situation. Marie connaît cependant les facultés intellectuelles et morales exceptionnelles de son fils et aurait dû s'abstenir de le gronder. La réponse de Jésus contient un doux reproche: "Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez mon Père?" Il ne s'excuse pas et ne demande pas pardon. Il affirme simplement que Son oeuvre est de faire la volonté du Père, même avant la volonté de Ses parents terrestres. Joseph n'est pas Son père réel. Son Père est celui dont l'Esprit Lui a donné naissance. Il faut reconnaître qu'un garçon ordinaire mériterait des reproches pour un tel comportement. Un enfant de douze ans n'agirait pas ainsi dans une ville étrangère et informerait ses parents de ses déplacements. Il ne répondrait pas à sa mère inquiète comme Jésus qui laisse supposer que Sa mère est ignorante: "Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez mon Père?"

Marie est la seule à pouvoir raconter cet événement. Il semble qu'elle n'ait pas compris ce que son fils lui a dit, mais qu'elle ait gardé tout cela "dans son coeur." Pourquoi a-t-elle plus tard rapporté cet incident qui l'avait embarrassée? Pourquoi l'Evangéliste Luc nous a-t-il présenté le profil d'un garçon qui semble avoir désobéi à ses parents?

Si nous reconnaissons que l'enfant, décrit dans l'Evangile, n'est pas seulement humain mais divin, nous n'avons plus de problème. Nous comprenons en effet Sa réaction face aux paroles de sa mère: "Ton père et moi...". Il lui rappelle que Son Père est Dieu et non Joseph. D'origine divine, Il ne doit rien à Marie ou à Joseph comme d'autres enfants. Luc l'Evangéliste veut nous faire comprendre par la réponse de Jésus que ce dernier sait qu'Il est le Fils de Dieu, une chose que Ses parents n'ont peut-être pas reconnue.

Soyons très attentifs à ces paroles de Jésus car il s'agit de la première affirmation nous étant rapportée de Sa part. Les paroles: "Il me faut être chez mon Père" introduisent la suite de Sa vie. Il adopte ce principe au moment où Il est conscient de Lui-même et n'en déviera pas une seule fois jusqu'à ce qu'Il ait achevé Son oeuvre et soit monté au ciel.

Son nom sera Jésus car c'est Lui qui sauvera son peuple de ses péchés. (Matthieu 1:21)

JEAN LE BAPTISTE PREPARE LE CHEMIN

"En ces jours-là paraît Jean le Baptiste, proclamant dans le désert de Judée: "Convertissez-vous: le règne des cieux s'est approché!" C'est lui dont avait parlé le prophète Esaïe quand il disait: Une voix crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers." Jean avait un vêtement de poil de chameau et une ceinture de cuir autour des reins; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui; ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en confessant leurs péchés. Comme il voyait beaucoup de pharisiens et de sadducéens venir à son baptême, il leur dit: "Engeance de vipères, qui vous a montré le moyen d'échapper à la colère qui vient? Produisez donc du fruit qui témoigne de votre conversion; et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes: Nous avons pour père Abraham. Car je vous le dis, des pierres que voici, Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà la hache est prête à attaquer la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu" (Matthieu 3:1-12).

Jésus dit de Lui-même: "Je suis la lumière du monde" (Jean 8:12). Avant que Sa lumière n'apparaise, l'aube s'est levée en la personne de son parent, Jean le Baptiste, qui a dit: "Celui qui est plus fort que moi vient après moi et je ne suis pas digne, en me courbant, de délier la lanière de ses sandales" (Marc 1:7). Cette aube, précédant l'apparition du Christ, est annoncée par les prophètes des centaines d'années plutôt, dans Esaïe 40:3 et Malachie 3:1 et 4:5. Jésus appelle Jean "la lampe qu'on allume et qui brille" (Jean 5:35). L'Apôtre Jean dit que le Baptiste est un homme envoyé par Dieu pour rendre témoignage au Christ (Jean 1:8).

La position de Jean le Baptiste est déterminée premièrement par ces prophéties, ensuite par les miracles accompagnant sa naissance, et enfin, par la puissance extraordinaire contenue dans son message et son baptême. Il devient rapidement l'autorité spirituelle et morale parmi les Juifs, pour leurs chefs et même pour leur Roi Hérode Antipas. Les Juifs se demandent: "Est-ce le Christ?" Jean gagne cette réputation sans les signes glorieux que les Juifs attendent du Messie et sans aucun miracle pour prouver son appel.

Le soutien le plus important de la popularité de cet homme, sont, cependant, les témoignages du Christ. Jésus s'adresse aux foules en ces termes: "Alors qu'êtes-vous allés voir? Un prophète? Oui, je vous le déclare, et plus qu'un prophète. C'est celui dont il est écrit: 'Voici, j'envoie mon messager en avant de toi; il préparera ton chemin devant toi.' En vérité, je vous le déclare, parmi ceux qui sont nés d'une femme, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean le Baptiste; et cependant le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui" (Matthieu 11:9-11). La grandeur de Jean ressemble à la description de Daniel qui dit:

"Et les gens réfléchis resplendiront, comme la splendeur du firmament, eux qui ont rendu la multitude juste, comme les étoiles à tout jamais." (Daniel 12:3)

Jean précède Jésus dans l'esprit et le zèle d'Elie pour préparer le monde à la venue du Messie. Son ministère, comme celui d'Elie, est de réprimander le peuple de Dieu pour s'être détourné de Ses lois divines et pour leur façon de céder aux influences et aux coutumes corrompues des nations alentours.

La conscience de l'homme a naturellement un penchant pour le prédicateur qui parle dans l'esprit des grands prophètes. Moïse, par exemple, a reçu les paroles vivantes de Dieu pour nous les donner (Actes 7:38). Pierre a soutenu ce principe, quand, inspiré par le Saint-Esprit, il a dit: "Si quelqu'un parle, que ce soit pour transmettre les paroles de Dieu" (1 Pierre 4:11). Un prédicateur, rempli du Saint-Esprit comme Jean, attire une foule d'auditeurs. Il ne s'engage pas dans des discours philosophiques ou des souvenirs personnels. Il ne prêche pas pour l'argent, mais communique la Parole. Dieu lui a dit: "Et maintenant va, je suis avec ta bouche et je t'enseignerai ce que tu devras dire" (Exode 4:12). Jean le Baptiste aurait été d'accord avec l'Apôtre Paul qui a dit: "Malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile!" (1 Corinthiens 9:16).

Les parents de Jean le Baptiste décèdent alors qu'il est encore jeune. Il n'a ni frère ni soeur et ne devient pas prêtre comme son père. Il sait qu'il sera un Naziréat (signifiant mis à part, consacré.) Il demeure au désert et mène une vie d'ascète. Il porte un vêtement de poil de chameau et une ceinture de cuir autour des reins. Il mange des sauterelles et du miel sauvage. Sa vie ne ressemble pas à celle du Christ qui a vécu d'une façon tout à fait ordinaire durant trente ans. Dans l'Evangile, l'histoire de Jean le Baptiste ne nous dit rien sur ses trente premières années. Seul Luc parle de lui en disant: "Quant à l'enfant, il grandissait et son esprit se fortifiait; et il fut dans les déserts jusqu'au jour de sa manifestation à Israël" (Luc 1:80).

Malgré leurs attitudes différentes, Christ et Jean le Baptiste adhèrent rigoureusement aux valeurs spirituelles de la vie. Tous deux travaillent avec zèle pour transformer les gens et disent la vérité avec autorité. Jean est pour l'égalité entre tous les peuples. Il enseigne que les humbles seront élevés et les orgueilleux abaissés, et que ce qui est accidenté sera aplani. Il appelle le peuple à devenir honnête et à préparer un chemin droit pour le Seigneur en insistant toujours sur la repentance (Esaïe 40:3-4). Il enseigne entre autre que le pardon n'est pas accordé à la mort, ni par l'accomplissement de bonnes oeuvres, mais qu'il est un don divin, accordé au moment de la repentance, amenant le pécheur à s'attacher à Dieu.

A cette époque, les gens croient que la venue de Christ est imminente ce qui explique le succès de Jean le Baptiste. Quand ce dernier annonce publiquement que Christ est venu, la ferveur religieuse augmente. Des foules arrivent auprès de lui. Il n'arrête pas de condamner ouvertement leur méchanceté, confirmant ainsi son identité de prophète; il est la "voix qui crie dans le désert." Il est simplement le messager de Dieu avec des instructions pour le peuple. Le temps est court et le jugement proche: "...Déjà la hache est prête à attaquer la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit va être coupé..." Il les avertit que Christ a "sa pelle à vanner à la main, il va nettoyer son aire et recueillir son blé dans le grenier; mais la balle, il la brûlera au feu qui ne s'éteint pas."

Cette voix de Jean est "la voix de celui qui crie dans le désert" faisant écho aux coups de tonnerre du Sinaï lorsque Dieu a donné la Loi. "Engeance de vipères, qui vous a montré le moyen d'échapper à la colère qui vient?" demande-t-il sévèrement à ses auditeurs effrayés (Luc 3:7). Il leur dit qu'ils seront délivrés en changeant de comportement. Il explique qu'être descendants d'Abraham ne les assure pas automatiquement des bénédictions promises d'être ses enfants parce que Dieu peut créer des enfants à Abraham à partir de pierres. Ces gens méprisent la droiture d'Abraham et Dieu ne peut pas les considérer comme ses descendants. La prédication de Jean est si efficace que des foules accourent pour l'écouter. Il a un impact sur toutes les classes et leur répond avec une grande sagesse.

Jean prédit l'oeuvre supérieure du Christ et son message ne suscite pas toujours la crainte dans l'auditoire. Il explique que son baptême n'est qu'un simple symbole annonçant le baptême du Saint-Esprit, que seul Dieu peut donner. Par ces mots, il affirme que Christ est Dieu, car aucun homme ne peut baptiser du Saint-Esprit. Il dit que Christ viendra après lui mais qu'Il était aussi avant lui et donne ainsi une autre preuve que Christ est plus qu'un être humain.

Jean le Baptiste aplanit de toute évidence le chemin pour Christ car beaucoup de personnes sont préparées par sa prédication à écouter les enseignements de Jésus et à les accepter. Il emploie exactement les mêmes mots que Christ Lui-même emploiera au début de Son ministère public: "Jésus commença à proclamer: 'Convertissez-vous; le règne des cieux s'est approché'" (Matthieu 4:17).

Dieu a choisi Jean le Baptiste à partir de sa lignée sacerdotale pour préparer le chemin pour Christ, le Sauveur. Il est le lien entre l'Ancien et le Nouveau Testaments. Dieu lui a conféré le titre de prophète et non de prêtre. Il est le dernier des prophètes de l'Ancien Testament et le premier des évangélistes du Nouveau Testament. Dieu l'a choisi parmi les parents terrestres de Jésus pour sanctifier les relations familiales, car la famille est l'unité de base de la société et aussi la base d'une foi solide. Le chef de chaque famille est ainsi le prêtre et le chef religieux. L'acceptation de la religion dans les églises et écoles est liée à la religion enseignée pratiquement dans les familles.

Tout le pays a entendu la voix qui crie dans le désert. Sa réputation lui a attiré le respect de tous, y compris du Roi Hérode Antipas. Un jour, Christ, âgé de trente ans et prêt pour Son ministère, arrive vers Jean sur les rives du Jourdain. L'essence de Sa personne était cachée, mais maintenant, comme une graine germant dans le sol, il est temps que la vérité émerge.

Christ demande le Baptême à Jean

"Alors paraît Jésus, venu de Galilée jusqu'au Jourdain auprès de Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulut s'y opposer: "C'est moi, disait-il, qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens à moi!" Mais Jésus lui répliqua: "Laisse faire maintenant: c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice." Alors, il le laisse faire. Dès qu'il fut baptisé, Jésus sortit de l'eau. Voici que les cieux s'ouvrirent et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix venant des cieux disait: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu'il m'a plu de choisir" (Matthieu 3:13-17).

Le temps pour l'apparition du Christ est arrivé. Il doit instaurer la rédemption de l'homme. Avec les pauvres, Il va vers Jean le Baptiste pour demander le baptême.

Jésus voit les gens qui confessent leurs péchés et acceptent ensuite le baptême comme signe de pardon. Il écoute Jean leur donner de bons conseils et voit comme il est respecté. Jésus demande le baptême sans les conditions habituelles: confession et repentance. Jean est conscient de la sainte perfection du Christ et refuse de Le baptiser. Il essaie de Lui faire changer d'avis en disant: "C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens à moi!" (Matthieu 3:14).

Jean est d'origine noble, d'ascendance sacerdotale réputée en Judée, la plus grande région en Israël. Nous sommes d'autant plus étonnés de voir son humilité lorsqu'il s'adresse au Christ. Il sait qu'il parle au Messie dont il a proclamé l'avènement. Jean est doux et humble devant Jésus, bien qu'il soit très sévère avec les chefs juifs. Une fois, il s'est adressé à eux en ces termes: "Engeance de vipères, qui vous a montré le moyen d'échapper à la colère qui vient?" (Matthieu 3:7). Comment peut-il s'humilier face à un simple charpentier en disant qu'il a besoin d'être baptisé par Lui?

Malgré sa piété, son zèle et son ministère fructueux, Jean le Baptiste montre par ses paroles qu'il se reconnaît pécheur. Il sait qu'il a besoin d'être baptisé. Une telle humilité prouve sa grandeur, et un sens profond du péché est signe de piété exceptionnelle. Jésus répond avec sagesse et sincérité, comme un maître parlant à son élève. Il dit: "Laisse faire maintenant: c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice" (Matthieu 3:15).

Arrêtons-nous un instant sur cette réponse car ce sont les premiers mots de Jésus, adulte, qui nous sont rapportés. Le passage: "c'est ainsi qu'il nous convient" montre qu'Il veut être baptisé, non parce qu'Il en a besoin, mais parce que c'est la chose juste à faire. Contrairement à Jean, Il ne dit pas qu'Il a besoin d'être baptisé par lui, mais Il se soumet à ce rite pour encourager le ministère de Jean, renforcer son influence parmi les gens, pour encourager les autres à écouter son message et à demander le baptême. Il aide ainsi Jean à accomplir sa tâche: préparer le chemin pour Christ.

Ce baptême est significatif pour deux raisons: il symbolise la purification du péché, et il se réfère au ministère de Jésus dans ce nouveau royaume qu'Il établit, offrant une vie nouvelle aux baptisés.

Premièrement, Christ n'a pas été baptisé à cause de Son propre péché, mais symboliquement et à notre place en prenant sur Lui notre corps pécheur, car Il était sans péché. La croyance juive considère qu'une chose pure devient impure dès qu'elle a été touchée par une autre chose impure. En prenant un corps humain, Christ a aussi été considéré comme impur. "Avec les pécheurs il s'est fait recenser" (Esaïe 53:12). Il nous a ainsi représentés dans le baptême de repentance. L'Apôtre Paul dit: "Celui qui n'avait pas connu le péché il l'a, pour nous, identifié au péché, afin que, par lui, nous devenions justice de Dieu" (II Corinthiens 5:21).

Deuxièmement, s'étant mis à part pour le service, Christ doit nécessairement passer pas le baptême. Maintenant Il commence publiquement son ministère comme Sauveur et Roi du nouveau royaume qu'Il est venu établir et diriger. Cet événement de la vie du Christ Lui donne l'autorité d'offrir une vie nouvelle aux hommes et beaucoup L'acceptent suite à ce qu'Il a accompli pour eux. Ainsi, dans Son baptême, Il est officiellement oint comme prophète, prêtre et roi.

Après Son baptême, Jésus sort de l'eau conscient de l'importance de cette heure pour l'avenir de l'humanité. Il pense cependant à un autre baptême. Le Fils de l'Homme a en effet besoin du baptême du Saint-Esprit comme fondement pour le baptême de tous les Chrétiens. Il est en communion totale avec Son Père, en prière, dans l'attente du Saint-Esprit et soudain les cieux s'ouvrent et l'Esprit de Dieu descend sur Lui.

Il semble que Jean ait reçu la promesse d'un signe lui permettant de reconnaître Christ. Il dit: "...Celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, c'est lui qui m'a dit: 'Celui sur lequel tu verras l'Esprit descendre et demeurer sur lui, c'est lui qui baptise dans l'Esprit Saint.' Et moi j'a vu et j'atteste qu'il est, lui, le Fils de Dieu" (Jean 1:33-34). Cette promesse était une raison suffisante pour que le Saint-Esprit prenne la forme d'un colombe. Dès que Jean voit la colombe, il sait sans le moindre doute que l'homme debout devant lui est celui qui viendra après lui -- celui qui était aussi avant lui et qui baptisera du Saint-Esprit.

En même temps que l'apparition de la colombe, une voix se fait entendre, disant: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu'il m'a plu de choisir" (Matthieu 3:17). C'est la première fois que la voix du Père se fait entendre des cieux, rendant témoignage à Son Fils.

Avec cette voix, les trois personnes de la Trinité sont réunies d'une manière évidente et émouvante, à la consécration du Sauveur. Sur cette base, Jésus commande à Ses disciples de baptiser tous ceux